Publicité
Bureau politique du MMM
Éditorial de «l’express»: le leader mauve voit rouge
Par
Partager cet article
Bureau politique du MMM
Éditorial de «l’express»: le leader mauve voit rouge
Le 17 février 2016, Paul Bérenger avait été accueilli dans une bonne ambiance au QG de «l’express» à Riche-Terre. Il est ici en compagnie de Nad Sivaramen, directeur des publications.
L’éditorial de Nad Sivaramen, publié dimanche, sous le titre «Rêves, parti et disque rayé», a rendu Paul Bérenger fou de rage, lundi, lors du Bureau politique (BP) des Mauves. Le texte, critiquant factuellement le «Lider Maximo», a été longuement commenté par ce dernier. Son body langage et le ton hostile utilisé ont même surpris ses proches collaborateurs.
Paul Bérenger s’est montré non seulement très critique, mais a proféré des propos agressifs, voire menaçants, contre l’éditorialiste de l’express, Nad Sivaramen. «S’il avait été devant moi, je l’aurais giflé !», a martelé Paul Bérenger, devant un BP mauve un peu embarrassé par le langage jugé excessif de Bérenger, surtout eu égard à la liberté de la presse et d’opinion que devrait défendre tout démocrate.
Pour rappel, dans l’éditorial en question, Nad Sivaramen a souligné que Paul Bérenger n’arrive pas à raccrocher malgré quatre défaites électorales aux législatives. «Après la chute de 2005, les Mauriciens n’ont pas voulu de Paul Bérenger ou de ses alliances en 2010, 2014 et 2019 ! Cela fera donc 19 ans l’an prochain que Paul Bérenger, inamovible à la tête de son parti avant même l’élection de Dev Virahsawmy en 1970 à Triolet, court inlassablement derrière le pouvoir perdu, ayant entretemps réduit son parti à une peau de chagrin. Pourtant, il fait comme si de rien n’était et chaque samedi ou presque, il convoque la presse pour sortir des clichés du genre, ‘ce sera une année décisive’, ‘enough is enough’, ‘développements majeurs à venir’ ; or, on ne voit rien venir», a fait ressortir Nad Sivaramen.
Ce qui a le plus mis le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) en colère serait ce paragraphe précis, souligne un dirigeant mauve qui préfère garder l’anonymat : «Après les législatives de 2019, Bérenger a même tenté de virer Navin Ramgoolam à la tête du Parti travailliste (alors que lui, il reste leader du MMM à vie !) avec le soutien de Xavier-Luc Duval, Roshi Bhadain et… Nando Bodha (qui s’est fait embobiner par le leader MMM qui lui a fait croire qu’il est un PM potentiel). Mais Ramgoolam ne s’est pas laissé faire et a rugi une ou deux fois. Paul Bérenger a alors compris qu’il n’avait pas le choix : il fallait jeter Bodha comme une vieille chaussette et s’agripper à nouveau au pantalon de Navin Ramgoolam, celui-là même qu’il avait blâmé pour la cinglante défaite de 2014 contre l’alliance Lepep.»
Selon d’autres membres de l’alliance de l’opposition Parti travailliste (PTr)- MMM-Parti mauricien social démocrate (PMSD), l’article repose sur des faits, et que la colère (ou la rage) de Bérenger traduit son état d’esprit ou sa nervosité, qui contraste avec la décontraction des deux autres leaders, Navin Ramgoolam et Xavier-Luc Duval, bien plus sereins face aux critiques de la presse libre et indépendante.
Interrogé, Nad Sivaramen a conseillé à Bérenger de «cool down», en phase avec le slogan «cessez-le-feu immédiat» que le MMM utilise depuis peu. «À son âge, il devrait se calmer et éviter de parler d’agression physique. La violence n’est pas la solution. En revanche, l’express accueillera volontiers une réponse de Bérenger à mon éditorial, qui ne peut hélas pas plaire à tout le monde.»
Par ailleurs, lors du BP de lundi, un autre Bérenger, à savoir la députée Joanna Bérenger, s’est également fait remarquer en affichant farouchement son opposition à une proposition d’un haut dirigeant du parti visant à repousser la prochaine réunion du BP, prévue pour le lundi 27 novembre, à une date ultérieure en raison de la célébration de la fête Ganga Asnan ce jour-là.
Plusieurs voix se sont alors élevées contre la prise de position de Joanna Bérenger, contraignant ainsi la direction du parti à fixer la prochaine réunion du BP au mercredi 29 novembre. Ils sont nombreux les dirigeants du parti, et non des moindres, qui peinent à cacher leur déception et leur irritation face à l’attitude et les fréquentes prises de position de la fille du leader des Mauves, et de ce dernier lui-même.
Publicité
Les plus récents