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Comité des droits des personnes handicapées

Examen périodique : Maurice invité à renforcer ses lois et pratiques

7 septembre 2024, 20:00

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Examen périodique : Maurice invité à renforcer ses lois et pratiques

Le Comité des droits des personnes handicapées a conclu, jeudi, sa 31ᵉ session, qui se tenait à Genève depuis le 12 août. Au cours de cette session, le comité a examiné les rapports soumis par neuf pays, dont Maurice, au titre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Les autres pays examinés étaient le Bélarus, la Belgique, le Bénin, le Burkina Faso, le Danemark, le Ghana, les Pays-Bas et l’Ukraine. Le comité a adopté des observations finales sur chacun de ces pays, qui seront rendues publiques prochainement. Il a formulé plusieurs recommandations importantes pour Maurice, soulignant la nécessité de renforcer les lois contre la discrimination, d’améliorer l’inclusivité des systèmes de gestion des risques et de garantir un meilleur accès aux services publics pour les personnes handicapées.

Pour Maurice, l’examen a eu lieu les 26 et 27 août, et plusieurs préoccupations ont été soulevées par les membres du comité. Les recommandations formulées portent principalement sur la séparation des élèves handicapés dans les établissements scolaires, l’accès à la justice et les lois contre la discrimination. L’un des experts a exprimé des inquiétudes quant au fait que les personnes handicapées ne semblaient pas participer de manière effective aux processus visant à améliorer leur situation, par l’intermédiaire de leurs organisations représentatives. Cette situation suggère une invisibilité persistante des personnes handicapées à Maurice.

Un autre point d’inquiétude concerne la consultation des organisations de personnes handicapées dans l’élaboration des systèmes de gestion des risques de catastrophes et des risques liés au climat. L’absence de consultation adéquate dans ces processus soulève des questions sur l’inclusivité et l’efficacité des mesures mises en place. De plus, il a été noté qu’il était encore possible d’être admis à l’hôpital contre son gré à Maurice, ce qui a conduit à des interrogations sur la participation des personnes handicapées et de leurs organisations représentatives au contrôle du système de santé mentale mauricien.

L’accent a également été mis sur la nécessité d’adopter une approche fondée sur les droits de l’homme en matière de handicap, plutôt qu’une approche strictement médicale. Les experts recommandent que Maurice renforce ses lois contre la discrimination, y compris la Constitution elle-même, afin de mieux protéger les personnes handicapées contre la discrimination. Un autre aspect préoccupant est la séparation des élèves handicapés des autres écoliers, ainsi que l’abandon des études par des étudiants handicapés en raison de l’absence d’aménagements adaptés dans les locaux scolaires.

Le comité recommande que Maurice prenne des mesures pour sortir les enfants handicapés des institutions gérées par des organisations non gouvernementales peu supervisées, afin de garantir une meilleure prise en charge et un suivi plus rigoureux. Il est également suggéré d’aménager les prisons pour répondre aux besoins des détenus handicapés, ainsi que de consulter les organisations de personnes handicapées lors de l’élaboration des systèmes de gestion des risques de catastrophes et de risques liés au climat.

Les experts ont également interrogé la délégation mauricienne sur les aménagements apportés aux tribunaux et au système de justice pour répondre aux besoins des personnes handicapées. Un autre sujet de préoccupation a été le fait qu’un seul certificat de handicap ne suffise pas pour bénéficier des services publics, des évaluations médicales périodiques étant obligatoires. Cette exigence a été critiquée pour son potentiel à créer des obstacles supplémentaires pour les personnes handicapées. Ces recommandations visent à promouvoir une approche fondée sur les droits de l’homme et à garantir que les personnes handicapées ne soient pas laissées pour compte dans les processus de développement et de réforme.