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Élections présidentielles à Madagascar
Face aux heurts et manifestations, les Mauriciens se tiennent à carreau
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Élections présidentielles à Madagascar
Face aux heurts et manifestations, les Mauriciens se tiennent à carreau
Au vu de la situation à quelques jours du premier tour du scrutin présidentiel, avec des manifestants révoltés, les forces de sécurité ont fort à faire.
La situation à Madagascar demeure tendue à moins d’une semaine du premier tour des élections présidentielles, prévu le 16 novembre. L’atmosphère est particulièrement électrique et mercredi, des jets de pierres et des bombes lacrymogènes ont été lancés sur la foule des partisans réunis au stade de Mahamasina à Antananarivo. Contrairement aux manifestations antérieures, celle-ci a été marquée par une violence accrue, avec plusieurs blessés et même un partisan touché par une balle en caoutchouc au visage. La police a procédé à des arrestations, dont celle d’un député, Fetra Ralambozafimbololona, en dehors du stade. Selon l’Express de Madagascar, le collectif des candidats et les parlementaires ont demandé sa libération en invoquant son immunité parlementaire.
Bien que la situation semble s’être calmée pendant un certain temps, elle a repris de plus belle après l’érection de barrages par des individus, accompagnée de l’incendie de pneus au milieu de la route. Néanmoins, les membres du collectif des candidats insistent sur le fait que leur lutte se poursuivra tant que leurs revendications ne seront pas entendues. La tension est palpable sur le terrain et un sentiment d’incertitude s’est installé chez une partie de la population. Les Mauriciens résidant ou travaillant à Madagascar suivent de près la situation, mais restent à l’écart des manifestations.
Ces expatriés, parlant sous le couvert de l’anonymat, soulignent que, contrairement aux élections précédentes, celles-ci se jouent largement sur les réseaux sociaux en raison de l’ampleur géographique de la Grande île. Une campagne agressive se déroule également sur les plateformes en ligne. Les lieux des manifestations ne sont divulgués que quelques heures avant, afin d’éviter un refus d’accès par les forces de police. Les pratiques de «money politics» sont également répandues, avec des incitations matérielles aux participants. De ce fait, les Mauriciens sur place affirment préférer rester loin de ces agitations, privilégiant des endroits calmes.
En ce qui concerne les élections, bien que 13 candidats aient initialement participé, seuls trois ont réellement fait campagne. Les dix autres contestent la candidature du président sortant, Andry Rajoelina, en raison de sa naturalisation française, et réclament une recomposition des institutions responsables de l’organisation du scrutin. Le leader de ce mouvement, l’ancien président Marc Ravalomanana, espère stopper le processus électoral en cours et demande de nouvelles dates. Cependant, sa requête semble peu susceptible de réussir, selon des observateurs. Ainsi, le premier tour est toujours prévu le jeudi 16 novembre, tandis que le deuxième tour est programmé pour le 20 décembre.
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