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Rapport de l’audit

Gaspillages: les récidivistes

31 mars 2024, 19:30

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Gaspillages: les récidivistes

La Santé : éternelle malade

Le rapport de l’Audit 2021-2022 pointait du doigt plusieurs manquements, notamment dans la gestion des contrats et des dépenses. Un des problèmes majeurs révélés concerne les procédures d’achat d’urgence, où le ministère n’a pas respecté les dispositions légales, mettant particulièrement en lumière l’achat de Molnupiravir. De plus, le rapport critique sévèrement la gestion des contrats pour les services de sécurité et de nettoyage, alloués à des entreprises privées, révélant un manque de supervision qui a résulté en un service de qualité inférieure.

Les chiffres sont tout aussi préoccupants. Pour cette année fiscale, le ministère a dépensé Rs 93,2 millions pour les services de sécurité dans 52 institutions de santé, avec des prestations jugées insuffisantes par rapport aux normes établies par le ministère lui-même. De manière encore plus frappante, entre octobre 2012 et juin 2021, plus de Rs 350 millions ont été payées à une seule société pour des services de sécurité pour tous les établissements de santé, soulignant une dépendance et peut-être une gestion des contrats peu rigoureuse.

Sécurité sociale : trop de pensions tue la pension

Le rapport de l’Audit soulignait des problèmes persistants dans le système de sécurité sociale, en particulier, dans la gestion des pensions où une hausse des sur-paiements a été notée. Au 30 juin 2022, le montant total des surpaiements de pensions s’élevait à Rs 106,3 millions, marquant une légère hausse par rapport à l’année précédente qui était de Rs 104,7 millions. Cette augmentation met en lumière des défis dans le processus de recouvrement, avec Rs 2 millions de sur-paiements annulés en août 2022, indiquant potentiellement des difficultés à récupérer les fonds versés en excès.

La capacité du ministère à récupérer ces sur-paiements semble limitée, comme en témoigne le recouvrement de seulement Rs 14,2 millions sur les Rs 104,7 millions dues en 2021-2022. Ce faible taux de recouvrement soulève des questions sur l’efficacité des procédures de suivi et de recouvrement des paiements excessifs. De plus, le rapport met en évidence un problème critique lié à la vérification des données, révélant que certaines pensions continuent d’être versées aux personnes décédées. Ce manque de contre-vérification des données contribue non seulement aux sur-paiements mais aussi à l’inefficacité générale du système de gestion des pensions.

L’Éducation : au banc des accusés

Le rapport de l’Audit met en évidence les conditions précaires de certaines écoles publiques, avec des problèmes persistants dans divers domaines. Tout d’abord, les travaux d’infrastructure prévus dans les écoles et collèges publics n’ont pas été pleinement réalisés malgré une allocation budgétaire importante de Rs 653 millions, avec seulement environ 60 % des fonds utilisés. Les procédures pour entreprendre des projets sont également sujettes à des retards et des lacunes, avec un manque de clarté sur le nombre de projets réalisés.

Les inspections dans plusieurs établissements ont révélé des problèmes graves, notamment des fuites dans 25 écoles ; des infrastructures endommagées comme des salles de classe, gymnases et laboratoires; des problèmes d’hygiène tels que des invasions de termites, de rats et des toilettes dans un état déplorable. Des cas de vols ont été signalés dans certaines écoles, malgré des demandes répétées pour renforcer la sécurité.

Les SEN Schools, qui accueillent des enfants à besoins spéciaux, font face à des défis majeurs avec un manque d’infrastructures et d’équipements adaptés, ce qui nuit à l’éducation et au bien-être des élèves. De plus, les retards dans les travaux d’aménagement de salles spécialisées pour des études technologiques limitent les options éducatives offertes aux élèves.

Le programme de repas chauds dans les écoles ZEP est critiqué pour son mauvais service et la qualité inappropriée de la nourriture, avec des contrats constamment renouvelés et des plaintes des chefs d’établissement. En outre, des problèmes supplémentaires incluent des produits chimiques non livrés pour les laboratoires, des écoles non conformes aux normes de santé et de sécurité, et plusieurs institutions qui n’ont pas soumis leurs rapports financiers conformément à la loi.

Dettes de la CWA : fuites à tous les étages

Le rapport avait mis en lumière la situation financière précaire de la Central Water Authority (CWA) et de la Wastewater Management Authority (WMA), sous la tutelle du ministère des Services publics et de l’énergie. Malgré l’injection de Rs 2,3 milliards en 2021 pour réduire les dettes de ces institutions, les efforts n’ont pas été concluants, et les dettes totales en termes de prêts s’élèvent désormais à Rs 6,4 milliards.

Le rapport souligne que la CWA et la WMA sont confrontées à un problème persistant de dettes accumulées, ce qui indique qu’elles éprouvent des difficultés à se remettre de leurs engagements financiers antérieurs. Il est également noté que le bureau de l’Audit avait déjà attiré l’attention du ministère sur ces dettes dans son rapport précédent pour l’année 2020-2021, où les montants des prêts étaient respectivement de Rs 3,227 milliards pour la CWA et de Rs 3,37 milliards pour la WMA.

Système d’appel d’offres : les mauvaises pratiques perdurent

Des lacunes persistent dans le système d’appel d’offres, malgré les efforts déployés par le Procurement Policy Office pour promouvoir de bonnes pratiques de gouvernance. Les critiques émises précédemment par le bureau de l’Audit concernant les incohérences et les mauvaises pratiques dans les exercices d’appel d’offres n’ont pas été corrigées, comme en témoigne le non-respect des directives pour les emergency procurements.
Ces mauvaises pratiques entraînent des conséquences néfastes, notamment le renvoi de plusieurs projets d’intérêt national et le gaspillage de ressources en termes de coûts, de temps et de main-d’œuvre. Un membre du Central Procurement Board souligne que ces pratiques compromettent la bonne gouvernance et entravent la réalisation efficace des projets, ce qui souligne l’importance d’une réforme et d’une amélioration substantielle du système d’appel d’offres.

L’Environnement : «waste» of money…

Le rapport de l’Audit souligne plusieurs problèmes dans la gestion environnementale, notamment au sein de la Solid Waste Management Division du ministère de l’Environnement. Concernant la gestion des déchets, un contrat initial attribué pour la construction et l’exploitation de la décharge de Mare-Chicose pour la période de janvier 2014 à novembre 2018 a été prolongé à plusieurs reprises jusqu’en juin 2021, entraînant des coûts supplémentaires significatifs. De plus, des contrats d’urgence ont été accordés successivement à la même entreprise, totalisant Rs 645,6 millions, soulevant des préoccupations sur la gestion et à la transparence des contrats.

En ce qui concerne le nettoyage des plages, les retards dans l’attribution de nouveaux contrats ont entraîné des prolongations de contrat coûteuses, mettant en évidence la nécessité d’un processus d’appel d’offres efficace et efficient. Quatre contrats, attribués à deux entrepreneurs pour le nettoyage de plages secondaires à différents endroits, avaient expiré et avaient été prolongés pour des périodes allant de 8 à 11 mois. Ainsi, l’exercice pour l’attribution de nouveaux contrats a été indûment retardé, ce qui a entraîné un coût supplémentaire totalisant quelque Rs 25,8 M.

De plus, le rapport souligne que le National Environment and Climate Change Fund n’a pas soumis ses états financiers audités pour l’année financière 2020-2021 à l’Assemblée nationale malgré les demandes du bureau de l’Audit.