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La répétition
Les séances parlementaires consacrées au mini-amendement constitutionnel nous ont offert un avant-goût de ce qui nous attend si d’aventure un gouvernement PTr-MMM arrivait au pouvoir. En effet, lors de l’examen du projet de loi, Navin Ramgoolam maintenait une posture impérieuse de futur président tandis que Paul Bérenger montait au front, se donnant le rôle de bouclier protégeant le roi.
Le déroulement de ces séances laisse comprendre que si le PTr et le MMM exercent ensemble le pouvoir, ils sont susceptibles d’instaurer un régime autoritaire tolérant mal les contre-pouvoirs. Déjà, Pravind Jugnauth, Xavier Duval et Cehl Meeah ont pu mesurer, au Parlement, ce que cela coûte d’exprimer une opinion contraire au couple Ramgoolam-Bérenger.
Pourtant, le PTr et le MMM n’ont pas encore uni leurs forces de manière formelle. Maintenant, si une alliance est effectivement conclue entre les deux partis, et le pouvoir absolu remis entre leurs mains, on peut se demander jusqu’où iront-ils pour étouffer les voix discordantes ?
Il faut se rendre à l’évidence. Il y a une possibilité réelle d’instauration de fait d’un régime de parti unique si la coalition PTr-MMM se concrétise. Grâce à leur noyau dur respectif, et avec la complicité d’un système électoral inique, ces deux partis, regroupés, sont assurés d’un bon score électoral. Sauf s’il y a un revirement majeur de situation, les autres formations politiques ne pourront prétendre à autre chose qu’une représentation symbolique au Parlement.
Des menaces pèsent donc sur notre démocratie. Elles deviennent plus lourdes à mesure que la perspective d’un gouvernement PTr-MMM sans opposition se rapproche. Pour beaucoup, ce n’est plus une éventualité mais une certitude. Certes, il y a des différences profondes entre ces deux partis mais dans un mariage de raison, ce sont les intérêts qui comptent, pas les affinités. Dans ce cas, une alliance permettra à chacun d’affronter les élections en prenant le minimum de risques.
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