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Attendons, pourquoi se presser ?
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Attendons, pourquoi se presser ?
Maintenant que le mini-amendement a été voté, que nous ne sommes plus en violation de l’article 25(b) de la Convention des droits humains de l’ONU, que nous avons partiellement répondu à l’appel du Privy Council, que se passera-t-il sur le plan politique ? Pour la réforme électorale, la vraie, il va falloir attendre…les parlementaires. Il faut qu’ils se reposent après tout ce boulot pour faire reculer le communalisme.
Pour passer de la solution provisoire, concoctée dans l’urgence, à une véritable refonte de notre système électoral, il faut que les discussions d’alliance entre le Premier ministre et le leader de l’opposition aboutissent. Leurs suiveurs attendent qu’ils jouissent d’un commun accord avant de sauter en l’air. C’est dire à quel point le devenir commun du pays tout entier est lié aux humeurs et envies de ces deux messieurs qui ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps.
Entre-temps, ce serait patriotique, nous dit-on, d’applaudir le changement cosmétique de notre Constitution, qui réussit le tour de force d’enlever l’obligation de déclarer sa communauté pour être candidat aux élections, tout en préservant ce mal qu’on nous dit toujours – en 2014 ! – nécessaire qu’est le « Best Loser System ». Sans pudeur aucune, une soixantaine de députés nous ont démontré la souplesse de leur échine en se prononçant, contrairement à Cehl Meeah, pour l’amendement Ramgoolam, mais en insistant qu’ils vont quand même décliner leur communauté lors du prochain scrutin. Un double jeu infect, peu honorable. Peut-on s’attendre à mieux de la part de ceux qui ont infiltré le système pour en profiter ?
Pourtant cela fait des âges que nous parlons de réforme électorale. Le Premier ministre l’a concédé au Parlement : il y a eu pas moins de sept rapports sur ce dossier explosif, dont quatre depuis l’an 2000, sans compter de nombreux jugements de la justice locale et britannique. Et nous attendons toujours la table ronde de la réforme...
Réforme électorale, métro léger, Maurice île durable, à combien se chiffre annuellement le coût d’attendre, de prendre son mal en patience face à des dirigeants atones et peu pressés de changer leurs styles de vie ?
Et le public, lui, est contraint de rester patient D’attendre dans la queue au tribunal, devant les guichets pour payer ses contraventions, sur les bancs pour un soin dans un dispensaire, dans les salles d’attente pour rencontrer le responsable d’un dossier bloqué, ou un parlementaire en congé ?
Cette culture de l’attente, ces attentes en série, ces attentes dominos, c’est devenu culturel chez nous. Mais pâtir par contrainte, délibérément, le temps que chacun y trouve son compte. Ça c’est trop fort !
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