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Un avenir commun

6 août 2014, 10:38

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Nous sommes plus de 25 millions et nous sommes voisins. Pourtant, nous n’arrivons pas, du moins pas de manière efficace, à réfléchir à notre avenir commun. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais plutôt une réelle volonté à construire ensemble.

 

Certes, le tourisme, moteur de croissance par excellence pour les îles de l’océan Indien, a pu nous inciter à commencer à regarder dans une même direction à travers le concept îles Vanille, mais il est évident que nous ne pouvons pas encore parler de convergence.

 

Pour y parvenir, nous devons comprendre que la compétition n’est pas entre les Seychelles, Madagascar, Maurice et La Réunion, mais mondiale. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, le nombre d’arrivées touristiques internationales devrait croître de 4 à 4,5 % cette année. Ils iront où ces touristes ? Comment faire pour en capter une partie ? Des questions qui devraient nous intéresser alors que nos différentes destinations sont toujours sous l’influence de la crise globale.

 

Outre les marchés traditionnels, qu’avons-nous à offrir aux marchés émergents sur lesquels nous cherchons à nous positionner ? La réponse logique serait des combinés. D’autant plus que les îles sont séparées, dans certains cas, de quelques centaines de kilomètres seulement et offrent des attraits différents. Un touriste devrait, par exemple, être en mesure de poser ses valises sur les plages mauriciennes et reprendre l’avion pour aller voir le volcan à La Réunion.

 

Les combinés nous donnent la possibilité de transformer la région de l’océan Indien en une multi-destination. Mais là encore, l’imagination seule ne suffira pas. Il y a des obstacles à franchir avant de pouvoir profiter pleinement du potentiel des combinés. La connectivité aérienne en est un.

 

La Commission de l’océan Indien, sous l’impulsion de son Secrétaire général, Jean Claude de l’Estrac, milite pour la création d’une ligne aérienne régionale. Loin d’être saugrenue, l’idée qui vise surtout à sensibiliser l’opinion sur la nécessité de désenclaver cette partie du monde mérite certainement d’être creusée. Malgré le fait qu’il n’est pas toujours évident d’avoir des discussions rationnelles sur des problématiques touchant aux intérêts nationaux, il est temps de réfléchir sur les diverses options pouvant faciliter la circulation des gens et des marchandises entre les îles de la région.

 

Le changement climatique et son impact sur nos territoires respectifs est une autre question qui nécessite une attention commune. Après avoir laissé la responsabilité de discuter de ce problème aux pays du Nord, avec le résultat que nous connaissons, il est l’heure pour nous, îliens, de faire entendre nos voix de manière plus forte. Car paradoxalement, même si nous ne sommes pas les plus gros pollueurs de la planète, nous figurons parmi les victimes.

 

Une reconsidération de notre vision de la coopération Sud-Sud dans ce cas précis pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de collaboration et de transfert de connaissances avec les puissances émergentes qui ne sont pas insensibles au positionnement géostratégique de nos îles.

 

La nouvelle administration indienne, qui cherche actuellement à trouver ses marques sur le plan international, peut non seulement nous aider dans ce genre de réflexions, vu le nombre de laboratoires d’idées dont dispose la Grande péninsule, mais aussi nous encadrer dans le développement et l’acquisition des énergies renouvelables. Car nous n’avons pas les moyens et encore moins l’expertise voulus dans certains pays du bassin océan Indien, contrairement à La Réunion, qui est beaucoup plus avancée dans le domaine des énergies nouvelles.

 

Faire avancer l’agenda régional devient encore plus pertinent dans un contexte marqué par de profonds bouleversements au niveau de la structure économique mondiale. D’autres régions l’ont compris avant nous et ont mis en place des blocs commerciaux ainsi que des plates-formes d’échanges voire de libre-échange afin de mieux faire face au ralentissement global.

 

Gageons que le sommet reprogrammé de la COI aux Comores saura braquer les projecteurs sur les vrais défis qui nous guettent et contribuera à sensibiliser tout un chacun sur notre intérêt commun.