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Démocratie revisitée

6 octobre 2014, 09:40

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Huit séances seulement depuis janvier. Le Parlement mauricien a beaucoup chômé cette année. Par conséquent, le leader de l’opposition n’a pas eu beaucoup de travail. Il n’a adressé, en tout et pour tout, que sept questions aux ministres par voie de PNQ en un an. Et déjà, le chef du gouvernement s’apprête à siffler la fin de la législature.

 

Si le Parlement est effectivement dissous aujourd’hui, comme l’annoncent les rumeurs, cela soulagera les citoyens qui ne pouvaient supporter de voir des politiciens ainsi travestir la démocratie. Durant les derniers quatre ans, la vie parlementaire s’est nettement dégradée. Nous avons eu un leader de l’opposition, Alan Ganoo, qui a été publiquement félicité par le Premier ministre et un autre, Paul Bérenger, qui prenait constamment le soin de ne pas compromettre les chances d’un accord avec le PTr.

 

Le comportement des élus mauves constituait une entorse à la démocratie. Le rôle de l’opposition au Parlement, c’est notamment de contrôler le gouvernement, pas de le courtiser. Les dérives, les manquements et les abus de la majorité rouge n’ont jamais été discutés à l’Assemblée nationale. Le leader du MMM s’était même ligué avec le PTr pour étouffer la petite poignée de parlementaires qui s’opposaient à la majorité.

 

Ce qui vient de se passer laisse présager un avenir sombre. Si le MMM, dans l’opposition, a permis que la démocratie soit malmenée rien que pour sauver son projet d’alliance, on imagine ce qu’il serait disposé à faire à l’avenir pour conserver le pouvoir. Va-t-il, par exemple, cautionner les méthodes d’un Dan Callikan, jusque-là qualifiées d’«infectes» par Paul Bérenger ? Donnera-t-il son accord au bo ycott des titres de presse jugés trop indépendants?

 

En tout cas, quand Paul Bérenger appelle à une refondation de la démocratie sous un gouvernement PTr-MMM, on peut avoir des réserves sur ses intentions réelles. Ces doutes sont légitimes car à chaque fois que deux partis forts s’unissent pour diriger un pays, la démocratie s’en trouve «infectée».