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Moeurs électorales

15 octobre 2014, 07:40

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Moeurs électorales

C’est une action qui ressemble fort à des représailles politiques. Mais la révocation, mardi dernier, de cet employé de la National Empowerment Foundation n’a suscité aucune réaction de la part des instances censées veiller à l’équité. Ni l’Electoral Supervisory Commission (ESC), ni l’Equal Opportunities Commission (EOC) ne se sont intéressées à son cas.

 

Cet homme de 33 ans, Ziyad Goomany, a participé la semaine dernière à une réunion politique du PMSD à Quatre-Bornes. Le lendemain, ses chefs notent qu’il figure sur une photo de l’événement publiée dans la presse. Il est limogé sur-le-champ.

 

Le directeur des ressources humaines de la NEF refuse de donner les raisons officielles de l’action prise à son encontre, se contentant de déclarer qu’il était employé dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée. L’officier a tout de même concédé que l’ordre vient d’en haut. Sa déclaration est suffisante pour que les responsables de l’ESC et de l’EOC initient une enquête. D’autant plus que d’autres cas allégués de harcèlement ou de victimisation politique ont été relevés depuis au sein du même organisme.

 

Certes, il n’est pas possible de contrôler tous les abus commis lors d’une campagne électorale. De l’utilisation partisane de la MBC aux dépassements du plafond des dépenses électorales, elles sont nombreuses les méthodes qui entachent le processus électoral. Mais face aux allégations de persécution politique, l’ESC et le commissaire électoral ne peuvent rester impassibles. S’ils estiment qu’ils ne sont pas habilités à intervenir pour garantir des élections justes et équitables, ils doivent nous dire quelle est l’instance de contrôle qui a cette responsabilité.

 

Le pays a raté un virage important vers le redressement des moeurs électorales après l’affaire Ashock Jugnauth. Trouvé coupable de corruption électorale par le Conseil privé à Londres, il n’a jamais fait l’objet d’un procès au criminel à Maurice. Cette impunité a-t-elle été interprétée comme une licence pour continuer à commettre des abus électoraux ?