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Précarité persistante
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Précarité persistante
Un pas en avant, deux pas en arrière. Les années se suivent et se ressemblent depuis que la crise économique a éclaté.
À peine avons-nous entamé les premières semaines de 2015 que le Fonds monétaire international est venu refroidir les ardeurs de ceux qui anticipaient une embellie pour cette année. Depuis quelques années, nous voulons tous y croire mais la reprise, elle, continue à se faire désirer.
Pourquoi l’espoir est-il vain ? L’institution de Bretton Woods explique, en effet, qu’elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie globale de 0,3 point par rapport à ses prévisions initiales datant du mois d’octobre 2014. Elle table désormais sur un taux de croissance de 3,5 % pour cette année.
Plusieurs raisons sont évoquées afin de justifier ces projections timides pour l’année en cours. D’abord, le FMI dit avoir identifié une série d’éléments contradictoires depuis octobre 2014, date à laquelle il avait publié son dernier Perspectives mondiales. D’un côté, il est considéré que la chute du prix du pétrole pourrait, dans une certaine mesure, contribuer à accélérer la croissance mondiale à travers une hausse du pouvoir d’achat et de la demande privée dans les pays importateurs mais, de l’autre, l’appréciation de certaines monnaies ne serait nullement en faveur de l’exportation de certains pays.
Maurice en sait quelque chose dans la mesure où cela fait plusieurs semaines que le pays subit de plein fouet l’appréciation de la roupie. Les risques liés au taux de change ne sont pas nouveaux mais le fait d’y être confronté alors que les esprits étaient surtout centrés sur la préparation de la reprise n’est pas pour arranger les choses. D’ailleurs, la confiance s’installe peu à peu au sein de la communauté des affaires après s’être effritée pratiquement tout le long de 2014. L’indicateur de confiance, qui a rebondi au dernier trimestre de l’année dernière, témoigne de la volonté des opérateurs économiques de se remettre en selle après une période instable.
Malheureusement, les perspectives globales, et plus particulièrement dans la zone euro, ne sont guère reluisantes. Il se trouve que la croissance dans cette partie du monde a été plus faible qu’attendue au cours du troisième trimestre de l’année écoulée en raison de la faiblesse de l’investissement et d’une baisse des anticipations inflationnistes.
Aux États-Unis également, la croissance a été plus ou moins décevante au quatrième trimestre. À tel point que certains analystes commencent à se demander si la vitesse de la reprise de l’économie américaine n’a pas été surestimée.
Notre région, celle de l’Afrique subsaharienne, n’est pas non plus à l’abri de surprises. C’est ce qu’a laissé entendre la patronne du FMI, Christine Lagarde, la semaine dernière, lors d’une visite au Rwanda. Elle a mis en garde les pays africains contre un ralentissement de l’économie chinoise et le relèvement imminent des taux d’intérêt aux États-Unis. Elle a donc fait appel à plus de vigilance dans la conjoncture économique actuelle.
À notre sens, il n’y a pas que la vigilance qui devra être de mise. Il est également impératif de se recentrer afin de chercher des solutions à l’interne. Un rapport de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (CCIM) démontre qu’il y a de la marge pour réduire davantage les coûts en ce qui concerne la conduite des affaires à Maurice. À un moment où il est beaucoup question de manque à gagner, voire de pertes liées à la dépréciation de l’euro face à la roupie, il serait temps de considérer toutes les options.
Une baisse des coûts à l’import et à l’export, nous dit la CCIM, nous apportera des points de croissance. Mais ce qu’il faut aussi savoir, c’est qu’une telle initiative pourrait neutraliser – si ce n’est atténuer – l’impact de la chute de l’euro sur notre économie. À nous d’agir !
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