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La classe du leader du Parti travailliste...

9 mai 2015, 07:54

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«J’assume l’entière responsabilité de la défaite (...) Il est temps qu’un nouveau leader prenne le relais», a déclaré le leader du Parti travailliste, quelques heures seulement après le sérieux revers de son parti aux élections législatives.

 

Après une campagne électorale intense, durant laquelle il aura joué son va-tout, ce n’était certainement pas le discours que le numéro un du «Labour» voulait prononcer le jour des résultats. Mais en tant que digne chef des travaillistes, il a compris que c’était avant tout son échec, et qu’il fallait sincèrement regarder au-delà de sa petite personne afin que le «Labour» puisse se réinventer. Il a, donc, admis, en fixant les électeurs droit dans les yeux : «J’ai fait de mon mieux pendant cinq ans, maintenant je m’en vais, je laisse la place à un autre...»

 

C’est avec CLASSE que le leader du Parti travailliste a donc tiré sa révérence. On parle, bien évidemment, d’Ed Miliband, et non pas de Navin Ramgoolam, qui, lui, ne veut toujours pas partir – malgré la débâcle des Rouges (mauriciens) aux dernières législatives, et la série ininterrompue d’affaires, de Nandanee Soornack à Iqbal Mallam-Hasham, de Dufry-Frydu à la MPCB en passant par la BAI des Rawat et les griffes internationales de Gooljaury.

 

Triste constat : Ramgoolam, contrairement à Miliband, pense que son titre de leader des travaillistes, pourtant hérité grandement en raison de son patronyme, lui permet de se glisser dans la peau d’une victime de «vendetta politique». Ce faisant, il torpille son parti pour ses intérêts personnels et entraîne tous les travaillistes vers l’abîme.

 

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Ces législatives britanniques sont pleines d’enseignements pour tous nos politiciens locaux, pas que pour Ramgoolam. Outre Miliband, il y a aussi le leader du parti libéral-démocrate, Nick Clegg, ou encore le leader de l’Ukip, Nigel Farage, qui ont annoncé leur démission dans le sillage de leur défaite. Ici ce n’est pas un bureau politique trié sur le volet, ou un comité central qui n’existe que de nom qui décide. Il s’agit de l’honneur, de l’éthique personnelle, une denrée rare chez nos politiciens.

 

Dans un ton sobre, sans piétiner qui que ce soit, Clegg, VPM sortant, a assumé : «C’est le coup le plus dur depuis que le parti a été fondé. Je suis seul RESPONSABLE.» Féru d’histoire, un peu comme Paul Bérenger, Clegg sait pertinemment bien que les livres d’histoire traiteront sa décision de «step down» avec bienveillance. Chez nous, on retiendra surtout que Bérenger, tout comme Ramgoolam du reste, n’assume nullement sa défaite électorale, mais pire il ne veut pas lâcher son poste de leader et pense qu’il peut toujours moderniser son parti avec sa vision soixante-huitarde.

 

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Certes la victoire de David Cameron, qui a arraché la majorité absolue au Parlement grâce au cruel système de First Past the Post, n’est pas liée au culte de la personnalité. Ce n’est pas son PATRONYME mais son bilan et sa vision de l’avenir de la Grande-Bretagne qui ont été plébiscités par les Britanniques. Qui ont, surtout, salué son bon sens économique : baisse de la dépense publique qui est passée de 50 % à 43 % du PIB, fiscalité «business friendly», baisse du chômage et flexibilité accrue du marché du travail, et mise en place progressive de contrepartie aux allocations sociales universelles. Le peuple britannique a dit oui à une politique socio-économique sans se soucier de la dynastie – ou le ‘brand name’ – que font perdurer certains esprits malins mauriciens qui veulent controler et le gouvernement et les municipalités...