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Extravagants

26 mai 2015, 07:54

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Ce sont des chiffres consternants. Ils proviennent du tableau des rémunérations des dirigeants des filiales phares de la BAI. On découvrira avec stupeur que ces cadres très supérieurs, pour la plupart des membres de la famille Rawat, touchaient des salaires mensuels indécents par leur énormité.

 

Dans la mesure où le montant des salaires des managers devrait être le reflet de la valeur ajoutée générée par leur travail, ces patrons des sociétés faisant partie de la galaxie BAI ne méritaient pas les revenus qu’ils empochaient. Leurs entreprises n’étaient pas rentables.

 

Le salaire est la contrepartie du travail. Dans une société égalitaire et méritocratique, le niveau de salaire des cadres est corrélé à leur performance, pas à leur proximité avec le parrain du groupe qui les emploie. Comment justifier, dès lors, le montant des packages mirobolants offerts aux directeurs d’Iframac ou d’Apollo alors que ces sociétés enregistraient des pertes conséquentes année après année ?

 

Du million offert chaque mois à la CEO d’Apollo, Valérie Rawat, aux Rs 15 millions versées au président émérite de la holding en guise de «management fees», les niveaux de salaire pratiqués sont choquants, sinon indécents pour un groupe qui était au bord de la faillite.

 

Du reste, les révélations sur les indemnités colossales de ces managers devraient nous inciter à une réflexion sur la notion de responsabilité sociale des entreprises. Même dans les économies libérales, on prône de plus en plus le plafonnement des salaires des hauts cadres à des niveaux respectables. Ce n’est pas acceptable, par exemple, que la CEO d’une clinique empoche un million par mois tandis que ses employés au bas de l’échelle sont contraints de travailler dur pour survivre au jour le jour. Le caractère injuste de ces écarts de salaires induit une méfiance et une rancoeur qui sont préjudiciables à la cohésion sociale.

 

Pour instaurer une relation de confiance au travail, il faudrait qu’il y ait plus de transparence dans le mode de calcul des rémunérations des élites et celles des ouvriers. Le bon exemple pourrait venir des institutions parapubliques.