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Disqualification de la police
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Disqualification de la police
Soit Me Rama Valayden est le digne successeur de sir Gaëtan Duval pour ce qui est des plaidoiries aux Assises, soit notre police est vraiment incompétente. Il y a, en fait, du vrai dans les deux thèses. La seconde confortant la première.
On peut être d’accord ou pas avec ses orientations politiques, mais nul ne peut nier que Me Valayden, même s’il s’est maladroitement coupé avec un couteau en plein procès, excelle dans l’art de convaincre les jurés. Pour parvenir à ses fins d’avocat de la défense, il surfe allègrement sur les faiblesses de notre force (?) policière – qui, de procès en procès, étale ses limites aux yeux de tous. Dans l’affaire Michaela Harte, cet amateurisme des Casernes centrales a été largement médiatisé, pour ne pas dire ridiculisé, par la presse irlandaise et internationale. Il suffit de visiter les sites des journalistes qui ont couvert le procès pour se rendre compte que notre image a été davantage écornée par notre police que par le crime lui-même. Le pire, c’est que ces critiques vont nous coller à la peau aussi longtemps qu’Internet existera...
«Est-ce qu’il suffit d’aller aux Assises pour conclure que la police travaille (...) et ce, même si le ou les meurtriers de ma mère courent toujours quelque cinq ans après ?» se demande la fille d’Hélène Lam Po Tang. Sharon Lam Po Tang vient s’ajouter à la déjà trop longue liste des proches, comme ceux de Vanessa Lagesse et de Nadine Dantier, qui vivent habités de questions et de doutes et qui sont incapables de faire un vrai deuil. Comment, en effet, tourner la page quand ceux qui ont tué, assassiné, et massacré, courent toujours librement les rues dans lesquelles nous marchons tous les jours ?
Aujourd’hui, après la faillite des enquêteurs à élucider le crime crapuleux d’Hélène Lam Po Tang, malgré la présence sur les lieux du crime d’un Sanjeev Nunkoo déterminé à faire éclater la vérité (avec ou sans l’aide de la police), il y a unanimité sur l’obsolescence des méthodes de nos enquêteurs. À l’heure où les prouesses de la police scientifique font ailleurs l’objet de plusieurs séries télévisées, chez nous on utiliserait toujours des annuaires téléphoniques pour frapper (apparemment sans laisser de traces) des suspects afin d’arracher confessions et signatures. Ces pratiques d’une autre époque sont d’ailleurs souvent utilisées contre la police elle-même par des avocats avec cette parade que l’on sait : «Aveux arrachés sous la contrainte».
Outre le manque de moyens sophistiqués et de formation poussée, l’autre mal qui ronge la police demeure l’ingérence politicienne, peu importe le régime en place. Si d’aucuns estiment qu’on n’est pas encore un État policier, force est de constater que ceux qui répondent aux ordres de l’Hôtel du gouvernement connaissent bien le chemin pour nous y mener. Entre un commissaire de police qui va faire son briefi ng chez l’Attorney General et des enquêteurs qui démarrent au quart de tour, aux petites heures du matin, à chaque appel de ministre, c’est nous, contribuables et citoyens, qui écopons. En termes de justice pas rendue, de larmes et de sang versés, d’argent gaspillé, et de temps perdu...
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