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Le test d’Iframac

6 août 2015, 06:34

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«Iframac entre les mains de ses salariés», annonce le titre d’un article paru mardi. On peut s’en réjouir. Maurice a redécouvert le principe de l’entreprise autogérée - une alternative à l’entreprise capitaliste. Malgré ses défauts structurels, ce modèle marque une avancée, car il applique à l’entreprise des pratiques démocratiques.

 

Néanmoins cet «employee buy-out» survient à un moment où l’efficacité de la gestion coopérative est remise en question. Or, ces deux modèles sont proches l’un de l’autre. Le pari économique n’est donc pas gagné d’avance pour l’autogestion. Même si ce modèle économique a fait ses preuves au Royaume-Uni notamment grâce à la prestigieuse chaîne John Lewis, entièrement autogérée.

 

En attendant les premiers résultats financiers de la nouvelle Iframac, on peut toutefois saluer le déblocage d’une situation que les «special administrators» ont laissé traîner, avec un coût humain assez lourd. L’incertitude qui pesait sur l’emploi des 300 employés de la société est levée. De ce fait, la solution imaginée par le gouvernement atteint ainsi un objectif social.

 

L’optimisme est de mise, sur le plan financier également, car si Mercedes refuse éventuellement de signer un contrat de concession avec Iframac, la société se verra offrir l’opportunité de développer une nouvelle ligne d’activités. Il s’agit de l’entretien des véhicules de l’État.

 

Ceci constitue un dénouement heureux, d’autant que le sort des deux autres filiales de l’ex-BAI, Courts et Apollo, semble également réglé. Si le Conseil des ministres approuve demain les recommandations du ministre Bhadain, il aura écrit le dernier chapitre de l’affaire BAI. Le gouvernement aura pris quatre mois pour tourner la page du plus gros scandale financier de l’histoire du pays.

 

Une question perdure toutefois. Quel est le coût pour le contribuable de la sortie de crise proposée par le gouvernement ? Les dirigeants du pays affirment que pas un sou ne sera puisé du «consolidated fund», c’est-à-dire des caisses publiques. Dans le cas du rachat d’Iframac, le fonds mis à la disposition de ses employés par le National Property Fund devra être remboursé.

 

Les employés d’Iframac portent, somme toute, une lourde responsabilité. Celle de faire le premier pas vers une démocratisation de l’économie.