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Chaînes libérées

10 août 2015, 10:06

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La télévision a été une des grandes déceptions de l’alternance politique. Pour remédier à cela, le gouvernement vient d’imposer une nouvelle feuille de route à la MBC. Cette question a été abordée au dernier Conseil des ministres et, dès ce soir, les résultats devraient être visibles.

 

En vérité, la population attend depuis longtemps un service public audiovisuel compatible avec les exigences de la démocratie. Déjà, au lendemain des résultats des législatives de 2014, il y avait un espoir que le pays allait sortir de la période moyenâgeuse de la communication pour entrer dans l’ère de l’audio-visuel moderne. Or, il n’en fut rien. Au contraire, nous avons eu droit, comme auparavant, à une télé transformée en organe de propagande.

 

Le matraquage est toujours aussi outrancier. Le défilé des ministres, chaque soir, dans notre salon est un anachronisme. À l’heure des réseaux sociaux et grâce à une presse plurielle, le public a le moyen de confronter les sources d’information. Il a donc plus de mal à encaisser ces JT composés de clips dédiés aux activités ministérielles.

 

Il y a, en outre, une sous-utilisation de ce puissant média qu’est la télévision pour éclairer l’opinion publique sur des questions d’intérêt général. À l’exception d’une émission, fort instructive du reste, sur l’affaire BAI, la MBC s’est abstenue d’organiser des débats contradictoires sur les dossiers brûlants de l’heure.

 

Cet état de fait ne découle probablement pas de la volonté des dirigeants du pays eux-mêmes. Il pourrait s’agir tout simplement de manoeuvres de courtisans embusqués cherchant à plaire à leurs maîtres politiques. En revanche, en matière de libéralisation de l’audiovisuel, la responsabilité du gouvernement est directement engagée.

 

La télévision reste un monopole d’État huit mois après l’installation du nouveau pouvoir. Pourtant, dans son manifeste électoral, l’Alliance Lepep énonce parmi les 12 priorités de ses trois premiers mois au gouvernement la réorganisation de la MBC «pour qu’elle puisse fonctionner comme une vraie radio-télévision publique». Elle promet également l’introduction de «la télévision privée pour élargir l’espace médiatique».

 

Alors que dans les pays développés, les sociétés de l’audiovisuel bouclent le virage du digital, ici nous nous contenterons d’une transition vers un audiovisuel libéré.