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Systematic country diagnostic: des plans d’infrastructures qui méritent des réformes (IV)

14 août 2015, 09:42

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Une série d’articles, qui a débuté le jeudi 6 août 2015, s’attache à résumer les constats du rapport n° 92703-MU de la Banque mondiale, avec l’actualité locale la plus récente. Aujourd’hui, résumons la situation nationale de…

 

L’ÉDUCATION

 

La Banque mondiale (BM) rappelle les grands progrès quantitatifs du pays, notamment un taux de fréquentation quasi universel au primaire et un taux de fréquentation au secondaire qui est passé de 75 % en 1996 à 100 % en 2011. Il n’y a pas, non plus, comme dans certains pays, de défi particulier au niveau de l’égalité des genres et il y a en fait plus de filles que de garçons dans la filière secondaire. Au niveau tertiaire, le progrès est tout aussi impressionnant. Alors que seulement 10 % s’y trouvaient en 1996, ce chiffre passait à 40 % en 2011.

 

Cependant, même si ce rapport est moins loquace sur l’aspect qualitatif de l’éducation (il est, en particulier, totalement silencieux sur les problèmes de qualité ayant plombé une partie des efforts du ministre Jeetah dans le secteur tertiaire), il ne le néglige pas en soulignant notamment :

 

(1) Le fait est que Maurice a participé aux tests PISA (Program for International Student Assessment) en 2009 déjà et que les résultats comparatifs ne noussont pas très favorables, nos élèves, à l’âge de 15 ans, ayant une maîtrise assezfaible de lecture et de compréhension de ce qu’ils lisent. C’est bien que Mauricefasse mieux que l’Azerbaïdjan ou le Pérou, mais nous sommes tout de même àla traîne de la Malaisie, du Costa Rica ou de Singapour (figure 85 ci-dessous).

 

 

La BM conclut donc, à partir de là, que : «These low learning achievements suggest that a large segment of the population lacks adequate literacy and maths skills to meet today’s labour market demands, hampering their employment and income prospects.» Il serait, par ailleurs, intéressant de savoir si nous nous sommes soumisà de nouveaux tests PISA depuis 2009.

 

(2) que le secteur professionnel reste, comparativement marginal (figure 90 ci-après) et qu’il souffre de «a proliferation of small, private providers… numbered at 460 registered institutions providing award (937) and non award courses (2661)» avec un «misplaced focus on low skill levels», ce qui n’est pas en adéquation avec les besoins des employeurs. La BM souligne, par ailleurs, les difficultés à engager et retenir des professeurs de bon niveau et l’obsolescence des équipements sur lesquels on forme nos jeunes.

 

 

Finalement, le diagnostic de la BM sur l’éducation est complété en rappelant le plus fort rendement de l’enseignement supérieur pour l’économie du pays (figure 87 ci-dessous), en confirmant que la pauvreté d’une famille est souvent adossée au fait de n’avoir pu produire un gradué (diplômé) universitaire et en indiquant que le fossé de revenus qui se creuse de plus en plus est aussi le produit d’un différentiel salarial grandissant entre les gradués et les autres.

 

 

Comme la BM l’explique : «Ever since the economic liberalisation of 2005… returns on primary and secondary education decreased while those on tertiary education boomed, furthering the gap between the better educated and the rest of the population. Data on wage premiums suggest that tertiary educated individuals are in high demand and increasingly so, due mainly to the boost of the services sector.» Cependant, la BM ne s’arrête pas pour chercher une explication aux gradués-chômeurs, ce qui relève, sans doute, de l’aspect qualitatif et qui suggère que ces étudiants concernés seraient bien avisés d’accepter toute offre de «topping up» et/ou de validation de leurs degrés qui leur est offerte.