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La démocratie au pluriel

21 août 2015, 09:34

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Osons croire que c’est un signe d’ouverture et de maturité de notre  démocratie. Quand des  politiciens de bords différents organisent des échanges entre eux ou participent ensemble à une visite de terrain, ils sont probablement dans une logique de consultations. Ils ne sont pas forcément engagés dans des basses manoeuvres politiciennes. Du moins, formulons le souhait que ce processus de dialogue puisse avoir lieu dans l’île Maurice moderne.

 

Le sujet est d’actualité parce que le ministre Soodhun a visité, en compagnie de deux députés  de l’opposition, Alan Ganoo et Joe Lesjongard, une petite localité démunie du Sud qui est habitée par des squatters. Beaucoup pensent que les protagonistes de  la rencontre ont mis en scène l’événement par calcul. Nous retiendrons, pour notre part l’hypothèse que ces politiciens veulent construire une autre façon de travailler. Et que la démocratie plurielle est en marche. Parfois, il suffit d’y croire pour que cela arrive.

 

Il y a des signes qui laissent penser que l’on avance vers ce nouveau modèle de démocratie qui accorde à l’opposition un statut et des droits reconnus. Par exemple, le leader de l’opposition dispose aujourd’hui d’un bureau au coeur même de l’hôtel du gouvernement.

 

C’est un premier pas, même s’il est tout petit. Pour un modèle réellement pluriel, il y a bien d’autres efforts à faire. Lorsque nous serions parvenus à la maturité démocratique, aucune réforme d’envergure ne sera présentée à la nation sans une concertation préalable entre la majorité et l’opposition.

 

Si le gouvernement a jugé pertinent d’inviter Paul Bérenger à faire partie d’un comité à haut niveau pour élaborer une stratégie sur les Chagos, la ministre Dookun-Luchoomun aurait pu avoir écouté Steeve Obeegadoo  avant de présenter sa réforme.

 

La multiplication des échanges et des consultations interpartis est nécessaire non seulement pour améliorer le climat social mais également pour réaliser les réformes fondamentales. Sinon, la réforme électorale ou encore le combat contre la fraude et la corruption resteront à jamais des chantiers.

 

Jeter des ponts. Dans tous les sens. C’est à ce prix que l’on avancera rapidement vers la modernité.