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Mauriciens, défendons notre espace public !
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Mauriciens, défendons notre espace public !
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Les réseaux sociaux de l’express ont été détournés ces derniers temps pour véhiculer des commentaires séditieux, antimauriciens. Des commentaires auxquels nous n’adhérons pas et que nous tenons à condamner sans réserve. Pour tout vous dire, l’express se sent souillé par ces écrits dangereux, pétris de préjugés d’un autre temps – qui sont contraires à nos valeurs de base.
Si nous parvenons à modérer les commentaires des internautes sur notre site lexpress.mu, même si une petite partie reste souvent embusquée derrière des pseudonymes dans le but de répandre le venin de la division, en revanche, nous ne pouvons, hélas, pas contrôler tous les «posts» sur nos pages Facebook et autres réseaux sociaux. D’où notre tentative, avec votre soutien bien évidemment, de renverser la vapeur : depuis hier soir on encourage nos lecteurs en ligne à souligner le mauricianisme qui sommeille en chacun de nous. C’est le moment d’inverser la tendance entre ceux (une petite minorité) qui veulent détruire et ceux qui veulent construire (la vaste majorité d’entre nous).
L’idée s’inscrit en droit fil de notre ligne éditoriale qui ne vacille pas depuis 1963 : c’est-à-dire promouvoir le mauricianisme en mettant l’accent sur ce qui nous rassemble au lieu de souligner ce qui nous divise. Les premiers commentaires n’ont pas tardé. Le positif l’emporte déjà.
En Afrique, on salue souvent le vivre-ensemble mauricien, à bien des égards un exemple de cohabitation pacifique pour le reste du continent. C’est vrai qu’on ne se tue pas avec des machettes ou des kalachnikovs. Mais souvent, dans le langage de certains, dans le geste des autres, il y a le mépris de son prochain. Sans le savoir, nous utilisons des expressions racistes, communalistes, nou-banistes, nous adoptons des postures de repli sur nous-mêmes. Nous sommes responsables si nous nous voilons la face en affirmant, à la face du monde, que tout va bien pour le mieux chez nous.
En 1999, avec la mort de Kaya, nous avions frôlé un embrasement social qui aurait pu donner, sur le tard, raison à ceux qui nous prédisaient un destin funeste (Naipaul, Meade, entre autres experts que nous avons démentis). Notre tort avait été justement notre incapacité à ouvrir les yeux sur la tension latente au sein du pays, sur nos faiblesses, nos mensonges, nos abandons, nos exclusions. Heureusement qu’on s’est ressaisi, grâce à quelques Mauriciens qui ont su éteindre le feu communal qui commençait à se propager.
Aujourd’hui, 16 ans plus tard, il nous faut être davantage vigilants. Les réseaux sociaux font circuler les fausses rumeurs comme une trainée de poudre. Ils sont aussi venus ressusciter certains vieux démons (souvent entretenus par des politiques diviseuses et des politiciens divisionnistes) et donner une voix, au sein de ce nouvel espace public, à ceux qui lancent des pierres sous le couvert de l’anonymat, tapis derrière leur ordinateur ou leur ‘smartphone’ et armés de leurs faux profils, comme des lâches...
Heureusement qu’en 2015, contrairement à 1999, on a agi rapidement, en mobilisant les autorités et en procédant à l’arrestation de ces criminels virtuels, trahis par leur IP address. Quant à nous, nous voulons voir émerger cette culture d’auto responsabilité qui devrait être propre à Internet : chaque utilisateur peut devenir le chien de garde de notre démocratie en condamnant ceux qui dérapent et en les ramenant sur le chemin du respect de l’autre et de la nation... Nous sommes tous garants de notre espace public commun. Autant Internet peut être une étincelle qui allume un brasier, autant il peut être un fabuleux outil de mobilisation positive, de prévention et d’autorégulation, voire de résolution de conflits, latents ou pas. Nous pouvons tous contribuer à calmer les esprits et à rétablir l’équilibre. Mauriciens, agissons !
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