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Le premier miracle mauricien
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Le premier miracle mauricien
Presque trois cents ans après qu’il a légué au pays un important héritage, il continue à fasciner historiens, diplomates et politiciens. Cet homme exceptionnel, Mahé de Labourdonnais, fut un bâtisseur et un visionnaire hors pair. Il transforma radicalement le pays.
Beaucoup lui ont rendu hommage, ces derniers jours, dans le cadre des célébrations pour le tricentenaire de la présence française à Maurice. Dimanche, au Caudan lors du dévoilement d’un monument commémoratif, l’ambassadeur de France, Laurent Garnier, attribua à l’arrivée de Labourdonnais le début du développement économique de l’île. Gouverneur général des Mascareignes, il a créé le port et la ville de Port-Louis, lancé la construction navale, construit des routes, un hôpital et des fortifications. C’est encore lui qui a construit, avec l’aide d’artisans du Sud de l’Inde, entre juin 1735 et décembre 1736, l’Hôtel du gouvernement.
La contribution de Labourdonnais est immense. Mais, lors de son allocution, l’ambassadeur Laurent Garnier choisit de mettre l’accent sur un aspect du talent de ce génie : «…avec son goût de l’ordre et de l’effort, il mit au travail une île où régnait alors l’indiscipline. Ce n’est sans doute pas la moindre des qualités que les Mauriciens lui reconnaissent.» Une remarque qui a toute sa pertinence dans l’île Maurice moderne.
Comme au XVIIIe siècle, le grand bond en avant dont rêvent les dirigeants du pays ne sera réalisé qu’à travers l’effort et la discipline. Il n’y a pas de raccourci vers le boom économique. Il ne suffit pas non plus d’avoir des bâtisseurs et des visionnaires à la tête du pays si chacun, de l’ouvrier au chef, ne multiplie pas les efforts au travail.
Le Premier ministre n’hésite pas, à l’occasion de ses sorties publiques, de tenir un langage de vérité pour dire qu’il n’y a pas de baguette magique pour élever le niveau de vie d’une population. Seul le travail compte, insiste-t-il souvent.
Hier comme aujourd’hui, il n’y a pas de progrès sans effort et discipline. Indépendamment des époques et des cultures, le progrès ne s’accomplit que lorsque la culture du travail remplace celle de la paresse.
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