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Ponzi, la vérité

12 octobre 2015, 08:12

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Soudainement, le clan pro-Rawat voit ses forces affaiblies. Il doit désormais trouver de nouveaux arguments pour défendre l’homme d’affaires. Sa défense traditionnelle, qui consiste à tout réduire à une simple guerre de propagande menée par le gouvernement Lepep contre un ami de Navin Ramgoolam, n’est plus crédible.

 

La situation a évolué parce que l’opinion publique a accès maintenant à des faits qui renforcent les soupçons sur l’existence d’une chaîne de Ponzi. D’abord, il y a les éléments incriminants mis au jour par la publication des extraits du rapport de KPMG datant de 2011.

 

Mais les chiffres qu’il contient n’étaient pas parlants pour les non-initiés. C’est la publication d’une analyse fine du rapport dans l’express-samedi qui apporte l’éclairage nécessaire. (Voir «BAI: les Rs 3,6 milliards du 31 décembre 2009 mis en perspective» Par Philippe A. Forget). C’est un décryptage qui rend le rapport compréhensible aux profanes.

 

Le rapport original, rédigé à l’intention des membres du comité d’audit de la BAI, peut apparaître comme une jungle de termes techniques pour le Mauricien ordinaire. Cependant, l’express-samedi expose l’arnaque de manière claire et simple en puisant du constat fait par le cabinet d’experts-comptables en 2011. On sait maintenant que celui-ci estimait que, moyennant quelques hypothèses, le déficit net du SCBG «pourrait potentiellement exploser à Rs 1,6 milliard en 2011, Rs 3,2 milliards en 2012 et plus de Rs 6 milliards en 2013.»

 

Puis nous apprenons qu’à la page 30 de son rapport, KPMG posait brutalement la question cruciale : «Comment faire pour payer Rs 4,2 milliards de polices arrivant à maturité en 2011, avec des actifs liquides de seulement Rs 976 millions, sinon en assurant un taux élevé de renouvellement de ces mêmes maturités ?». Bref, KPMG  avait déjà rassemblé tous les éléments indiquant la mise en oeuvre d’un système Ponzi.

 

On découvre, finalement que le tour de comptabilité créative qui a contribué à combler l’énorme trou de Rs 3,6 milliards en décembre 2009 n’avait pas échappé non plus aux experts-comptables.

 

De quoi aura-t-il l’air Patrick Assirvaden, le président du PTr, s’il réaffirme, comme il l’a fait hier, que le scandale BAI a éclaté parce que «le gouvernement n’était pas satisfait de la contribution de Dawood Rawat en faveur du MSM» ?