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Corporate Mauritius se réinvente
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Corporate Mauritius se réinvente
Dans un paysage économique où l’incertitude est devenue la seule certitude, l’immobilisme n’est pas une option. Le monde des affaires l’a bien compris. En témoigne l’annonce, la semaine dernière, de l’entrée en opération de Business Mauritius.
Née de la fusion entre le Joint Economic Council (JEC) et la Mauritius Employers Federation (MEF), le nouvel organisme sera, au dire de son président, Arnaud Dalais, «une plateforme moderne représentant au mieux un secteur privé en marche vers une nouvelle forme d’économie». Il était plus que temps ! Car, comme dans le secteur public, certaines structures du privé ne sont plus au diapason de l’évolution du pays.
Cependant, il aura fallu presque une décade pour que l’idée de fusionner le JEC et la MEF ne se concrétise. La complexification du contexte économique ces dernières années, avec une crise qui s’est installée dans la durée, a certainement été pour quelque chose, si ce n’est un facteur déterminant, dans l’aboutissement de ce projet.
Non seulement le ralentissement prolongé de l’économie mondiale, et par ricochet locale, a mis en exergue les faiblesses de nos institutions, il est aussi venu rappeler à notre bon souvenir la nécessité de réformes urgentes. Raj Makoond, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, en est pleinement conscient, pour avoir très souvent cherché à placer le gouvernement devant ses responsabilités. D’où sa déclaration : «Business Mauritius est le résultat d’un besoin de re-engineering de nos institutions devant les changements systémiques de l’économie mondiale et la transformation du modèle économique de notre pays.»
Il est clair qu’aujourd’hui il y a également un réel besoin de rationaliser les coûts tout en étant plus efficace. Cela n’est pas possible lorsque les structures se chevauchent. Le fait d’avoir une multitude d’organismes parlant tous au nom du secteur privé réduit également le retentissement du message qu’ils sont censés porter.
La fusion JEC-MEF ne fait donc pas que renforcer la voix de la communauté des affaires dans son ensemble – 60 % des membres de la fédération patronale étant des petites et moyennes entreprises – elle contribuera, nous l’espérons, à mieux accompagner le pays dans cette phase de transition. D’autant plus que les défis sont de plus en plus nombreux, bien que n’étant pas insurmontables.
En parlant de changement et de défis, l’industrie sucrière, qui en a vu des vertes et des pas mûres au fil des années, en connaît tout un rayon. D’ailleurs, face à l’évolution constante de leur environnement opérationnel, les sucriers ont décidé récemment de dissoudre la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA). Cette initiative ne fait pas que des heureux, notamment parmi la classe syndicale, mais elle traduit par la même occasion un réel besoin de se repenser. Car après avoir été, pendant des années, l’épine dorsale de l’économie mauricienne, la production sucrière ne représente désormais pas plus de 2 % du produit intérieur brut.
La mutation en cours, avec notamment la disparition des prix garantis, pousse également les producteurs à se rapprocher davantage des consommateurs. Du coup, les intérêts ont tendance à diverger, éliminant ainsi la nécessité de se regrouper en association.
La nouvelle configuration qui se dessine dans le monde des affaires verra le déplacement du centre de gravité décisionnel du secteur privé de Port-Louis, plus précisément de la Plantation House, à Ebène. C’est aussi un signe des temps modernes !
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