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Qui va assurer notre sécurité ?
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Qui va assurer notre sécurité ?
On avait démarré l’année dans le sang et dans l’effroi. On s’était réconforté en affirmant qu’on était tous «Charlie», à quelques nuances près. Hier matin, j’ai eu vraiment peur car j’aurais pu être à Paris ce week-end, dans les rues, désarmé, face à ces terroristes, avec uniquement mes mains pour stopper les balles de leurs kalachnikovs. Ils ont réussi leur mission, ces tueurs : distiller la peur, frapper massivement les corps et les esprits, attirer l’attention sur leurs revendications… Et le monde ne sera plus pareil, tout comme il a changé pour les Américains après le 11 septembre 2001, tout comme les Russes ont récemment revu leur analyse depuis qu’un avion transportant 224 des leurs a été abattu dans le Sinaï…
Mais restons lucides. Depuis que la guerre existe, c’est-à-dire depuis toujours, toute tentative de définir ce qu’est le terrorisme est quasi-impossible et ne peut que provoquer des débats, souvent enflammés et irrationnels. Chacun a une perspective, un angle d’approche, une vision du monde. Expliquer pourquoi des hommes tuent froidement d’autres hommes sans raison apparente pose immanquablement la question de la violence légitime et du droità la résistance d’une part, et de l’illégitimité de la violence étatique de l’autre. Ces tueurs entraînés et aguerris, pétris d’idéologies, ont simplement déplacé les théâtres d’affrontements de la Syrie, du Mali, de l’Algérie, de l’Afghanistan ou de la Palestine au coeur de la civilisation occidentale, à Paris, ville de lumières qui accueillera la conférence mondiale sur le climat, du 30 novembre au 11 décembre.
Le terme «terroriste», utilisé donc par nous ainsi que par les États, les institutions ou les partis politiques, demeure péjoratif, il est toujours contesté par ceux qu’il désigne ainsi comme (individus ou) groupes ennemis. Hier, ceux qui combattaient l’apartheid aux côtés de Nelson Mandela étaient taxés de terroristes. Aujourd’hui, les médias français titrent, un peu comme George Bush hier, «Cette fois-ci, c’est la guerre»… Oui, mais la guerre contre qui ?
Et dans la rue, qui est-ce qui paie de sa vie, de son sang ? Hier, c’était la politique hégémonique des USA, les dessins de Charb et de ses amis, aujourd’hui c’est celui qui va assister à un match de foot, qui se rend à un concert de rock ou qui déguste un bordeaux à une table. Ce n’est pas en vendant des rafales ou en contractant des alliances d’intérêts internationaux qu’on va éteindre le feu qui consume petit à petit le monde et ses peuples déchirés. La réponse n’est pas simple, mais sans doute va-t-il falloir que l’on puise dans notre socle humain Kronik commun – et les valeurs universelles et millénaires – pour espérer arriver à un cessez-le-feu durable, au profit des innocents qui ne causent ni ne mènent les guerres, elles-mêmes souvent axées sur l’injustice, l’avidité et le manque de méritocratie. Vous connaissez ?
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C’est visible : Maurice a besoin d’un VRAI coup de balai. L’an dernier, on pensait, à tort, que le changement de régime était annonciateur d’un changement. Or, nous constatons aujourd’hui que tel n’a pas été VRAIMENT le cas. Expliquons-nous…
Notre pays a besoin, sans plus tarder, d’un redressement éthique et économique. Au-delà des règlements de comptes entre nos dynasties politiques et leurs suiveurs patentés, il nous faut rendre Maurice plus compétitive, et surtout plus active en créant un environnement propice à l’investissement (qu’il soit local ou étranger). Revoir la loi sur la propriété et montrer du doigt notre système judiciaire ne vont pas dans ce sens. Ce qu’il nous faudrait, par contre, c’est une meilleure productivité à tous les niveaux (pour compenser nos jours chômés ou fériés qui ne diminuent pas), une vraie réforme de l’éducation (pour libérer l’esprit créatif de nos jeunes), des «role models» qui ne profitent pas du système pour (se) faire embaucher, et bien évidemment une fiscalité plus favorable (au risque de nous répéter) à l’investissement et à l’innovation.
Corollaire de la compétitivité : il faut se serrer la ceinture au niveau des dépenses de l’État (bannissons, pour donner le la, le poste de vice-Président-vase-à-fleurs et réduisons le nombre de ministres-koz-nimport). Il faut ensuite réinventer les politiques de l’emploi, du logement, et de la santé, afin de mieux cibler ceux qui ont vraiment besoin d’aide (avec tous leurs bijoux de famille, Navin Ramgoolam, sir Anerood et Dawood Rawat n’ont pas besoin de la pension que vous et moi finançons). Et il faut fermer, sans plus attendre, la majorité des corps parapublics en profitant du fait que tout le monde est en train de les dénoncer.
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Connaissez-vous le jeu du «ni oui ni non» ? On pourrait aisément débattre du «Good Governance and Integrity Reporting Bill» à l’aide de ces deux mots courants : «oui» et «non». Êtes-vous pour ce projet de loi ? OUI, pour le principe de combattre la fraude, la corruption et l’enrichissement illicite. Mais NON, parce que cela fera fuir, sous sa forme initiale, des investisseurs comme Dufry, Courts Asia, etc. Car nous avons des ministres-enquêteurspropagandistes.
OUI, parce que nous payons déjà un système politique à bout de souffle… Depuis (bientôt) un demi-siècle, nous échouons lamentablement, sur l’autel de la realpolitik, à résoudre les problèmes des Mauriciens et du pays. Dette, déficit, résurgence du chômage, rien ne semble vouloir s’améliorer, à bien y voir. Les Mauriciens changent mais nos politiciens bloquent le changement. On voit toujours les mêmes et on entend toujours les mêmes faux débats qui cachent les vraies questions. Mais NON parce que ce projet aurait dû cibler en priorité le financement des partis politiques.
Et si, pour conclure, je vous demandais : êtes pour toujours pour Lepep ? Vous pourriez dire oui ou non. Mais ce serait en fonction des options de rechange que nous avons, n’est-ce pas ? Si une alliance, des dynasties, des partis, déçoivent, la vérité c’est qu’il y en a – actuellement – aucune autre d’assez exemplaire pour la remplacer. On en a fait l’expérience en décembre 2014. Aujourd’hui, les rôles sont inversés et les alternatives sont Ramgoolam, qui est cerné par des affaires et Bérenger, qui est devenu, à force de zigzags, un vrai repoussoir. Que faire alors ? Qui va assurer notre sécurité (humaine, alimentaire, financière, environnementale…) ?
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