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Action collective

18 novembre 2015, 16:58

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Les mauvaises nouvelles se succèdent. Après le Fonds monétaire international, c’est au tour de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) d’afficher son pessimisme pour l’économie globale. Et comme par hasard c’est le 9 novembre, alors que le comité de politique monétaire de la Banque de Maurice tranchait en faveur d’une réduction du taux directeur, que l’organisation a choisi de communiquer ses prévisions révisées du taux de croissance.

Selon l’OCDE, la croissance mondiale ne dépassera pas la barre de 3 % cette année ; une deuxième baisse en trois mois qui ramène les projections à 2,9 %. Les perspectives pour 2016 ne s’améliorent pas non plus.

L’OCDE s’attend désormais à une expansion de 3,3 % de l’activité l’an prochain, alors qu’elle tablait précédemment sur 3,6 %.

L’analyse de l’organisation repose sur les faiblesses des échanges commerciaux qui, au dire de son chef économiste, sont en stagnation, voire en déclin depuis la fin de l’année dernière. Une situation préoccupante, d’autant plus que pour Catherine Mann, «commerce robuste et croissance mondiale» vont de pair. Comme il fallait s’y attendre, c’est le ralentissement de l’économie chinoise qui est pointé du doigt.

Alors que l’OCDE pensait pouvoir s’en remettre au G20, qui s’est réuni à Antalya en Turquie durant le week-end écoulé, pour un sursaut, l’organisation de l’État islamique est venue changer la donne. Avec les attentats meurtriers de Paris, elle a imposé son propre agenda aux vingt plus grandes économies de la planète : la menace terroriste.

Une question qui a certes relégué au second plan les autres thèmes de brûlante actualité tels que la crise des migrants, le changement climatique, la relance de l’activité mondiale, la régulation financière. Mais Daech aura également réussi à conscientiser les dirigeants réunis sur le sol turc sur l’importance de l’action collective. Le tête-à-tête imprévu entre le président américain Barack Obama et son homologue russe, Vladimir Poutine, en témoigne.

Face à une reprise économique mondiale qui tarde à se dessiner, il ne devrait donc pas être compliqué de sensibiliser les principaux décideurs politiques à l’impératif d’une action coordonnée et concertée sur les réformes structurelles, l’investissement, de même que sur les politiques monétaires. Le dernier sujet étant très sensible du point de vue du virage annoncé des États-Unis.

À Maurice, la menace d’une stagnation prolongée de l’économie se profilant à l’horizon, la Banque centrale a pris les devants, la semaine dernière, pour tenter de relancer l’activité. L’action n’est pas anodine dans la mesure où la baisse de 25 points de base a non seulement fait l’unanimité parmi les membres du comité de politique monétaire, mais elle a aussi trouvé un écho favorable au Trésor public.

D’ailleurs, interrogé par Business Magazine à l’issue de la réunion du CPM, Vishnu Lutchmeenaraidoo affichait sa satisfaction : «Le CPM a tenu compte, et ce de manière unanime, de la nécessité de créer les conditions favorables pour que l’économie puisse tourner à plein régime et réaliser son potentiel de croissance.»

En parlant d’impératif de croissance et de création d’emplois, dans une conjoncture économique mondiale marquée par la précarité, le ministre des Finances laisse entrevoir que la coordination annoncée lors du Budget entre la BoM Tower et son ministère est opérationnelle. Cela malgré les divergences de vues sur l’impact réel de cette légère détente des taux. Le groupe MCB, par exemple, dit s’attendre que la récente baisse du Repo Rate et le faible taux d’inflation encouragent l’investissement privé tandis que le courtier Axys Stockbroking n’y voit qu’un message, et rien de plus, pour booster l’économie.

Qu’importe, le pays n’avait d’autre choix. Il aurait fallu tôt ou tard rompre le statu quo monétaire afin de soutenir l’action gouvernementale dans le cadre de Vision 2030.