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La répression pour protéger la vie
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La répression pour protéger la vie
Cela ne m’étonne pas que 858 contraventions aient été dressées en cinq jours, selon un article publié sur le site de l’express hier car bon nombre d’usagers de la route peinent à la partager dans le respect et la discipline. D’ailleurs, toutes les deux minutes, un chauffeur commet une entorse au code de la route et cela, tout au long de l’année. Par conséquent, serait-ce tout aussi surprenant de constater qu’un accident de la route se produise toutes les 20 minutes chez nous ?
Nous n’aimons pas la répression, cela peut se comprendre, mais faut-il toujours caresser l’usager de la route dans le sens du poil alors que son attitude constitue une menace non seulement pour sa propre vie mais aussi pour celle d’autrui ? Notre économie en souffre tout autant car en un an, les pertes associées aux collisions avoisinent les Rs 6 milliards. Vous conviendrez que cette manne aurait pu être redistribuée de manière à améliorer notre qualité de vie, au lieu de réparer les torts évitables, souvent causés par des irresponsables.
Durant les trente dernières années, le taux de fatalité par nombre de véhicules n’a cessé de chuter malgré le fait que nous disposions d’une flotte grandissante de deux-roues. À chaque fois qu’une mesure légale phare, telle que le port obligatoire de la ceinture de sécurité ou le port du casque pour ceux qui circulent à moto a été prise, cette baisse s’est accentuée, pour atteindre les 78 % en 2014.
L’éducation est tout aussi importante mais nous ne pouvons la dissocier de la répression surtout lorsqu’il s’agit de protéger la vie. Les deux sont complémentaires. Des études européennes ont démontré que dans les pays où la loi concernant le port du casque pour les cyclistes n’était pas appliquée, il n’y avait qu’une adhésion de 10 % à cette pratique protectrice par les principaux concernés. Et pourtant, c’est leur vie dont il s’agit !
Hong Kong, petite métropole du Sud-Est asiatique, affiche un taux de fatalité de moins de 2 par 100 000 habitants, 10 fois inférieur au nôtre ! Pas étonnant car là-bas, avec une flotte de véhicules de 700 000 unités, plus de 200 000 alcotests sont effectués par an. Combien en faisons-nous, nous qui disposons d’unparc de 500 000 véhicules ? De plus, 25 722 piétons y ont été verbalisés en 2010 et plus de 32 000 ont eu droit à un avertissement verbal de la police.
À Singapour, environ 6 000 verbalisations sont dressées contre les piétons par an. Nos piétons sontils aussi disciplinés, car les chiffres ne reflètent pas de contraventions contre leurs écarts de conduite. Bon, nous pouvons comprendre que les infrastructures sont souvent manquantes mais qu’en est-il dans les cas où elles sont disponibles ?
Il s’agit, avant tout, de développer une disposition d’esprit qui favorise un partage de la route inéluctable en évitant les dangers potentiels et évitables. L’enjeu ultime est la protection de la vie. Faut-il avoir peur de prendre les bons fortifiants même s’ils sont parfois amers, comme la répression, pour assurer notre sécurité sur la route ?
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