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Le dossier s’épaissit
Les apologistes de l’ex-BAI vont devoir réviser leur argumentaire. Car, il existe désormais de nouveaux indices permettant de présumer l’existence d’un montage financier à la Ponzi, élaboré par la défunte société plusieurs années avant son éclatement.
Il est vrai que des faits précis et concordants, connus du public, constituaient déjà une base suffisante pour déceler les prémisses d’une fraude. Ces éléments proviennent du rapport alarmiste présenté en mars 2011 à l’audit committee de la BAI par le cabinet KPMG.
Mais, depuis quelques jours, la situation s’est corsée pour le groupe. Les autorités viennent d’être mises en présence d’un rapport intérimaire de nTan Corporate Advisory qui enquête depuis avril dernier sur les transactions financières complexes de toute la galaxie BAI. Les premiers renseignements indiquent que les conclusions préliminaires des spécialistes singapouriens sont accablantes pour la société qui était dirigée par Dawood Rawat.
Il n’est pas surprenant que nTan et KPMG arrivent à des conclusions assez proches, à savoir que le krach du groupe était programmé dès 2009. Si la société n’est pas déclarée en faillite depuis lors, c’est parce qu’elle a masqué sa situation financière en ayant recours à des agissements pas toujours licites.
Citons, par exemple, «l’injection de capital» de Rs 3,6 milliards effectuée un 31 décembre 2009 avec la collaboration de la Banque des Mascareignes. L’opération était destinée à jeter de la poudre aux yeux des autorités. D’autres jeux d’écritures ou d’artifices de comptabilité ont permis au groupe de réajuster la valeur de ses actifs (fair value) dans l’intention de présenter des bilans financiers qui ne laissent pas apparaître les trous béants du groupe et de ses filiales.
Pour combler ces trous, la BAI aurait utilisé un mécanisme classique. Le groupe partait à la chasse des honnêtes épargnants susceptibles d’être dupés par les promesses d’investissements aux dividendes mirifiques. Les Forensic Auditors de nTan évaluent à Rs 50 milliards la somme ainsi encaissée au préjudice des épargnants entre 2007 et 2014. C’est colossal.
Pendant longtemps, il était possible d’invoquer, sans paraître ridicule, la vengeance politique comme la principale cause ayant provoqué l’écroulement du groupe BAI. Ce ne sera plus le cas à l’avenir.
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