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Des chiffres qui réveillent
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Des chiffres qui réveillent
Avant de transformer l’île en «smart island», il faudrait plutôt envisager de la convertir en «organic island». Il y a urgence car il y a du poison dans nos assiettes.
Les chiffres font peur. Ils proviennent des tests commandés par l’express et dont les résultats ont été publiés dans notre numéro d’hier. Il est vrai que l’on soupçonnait déjà que les aliments que nous consommons chaque jour contiennent de fortes doses de substances toxiques. Maintenant, c’est confirmé. Avec le constat que dresse le laboratoire Quanti-LAB, le problème s’avère plus grave qu’on ne le pensait.
En toxicologie, on dit que c’est que la dose qui fait le poison. Or, la teneur en pesticides dans la plupart des légumes que nous consommons dépasse les doses admissibles. Parfois un même légume peut être contaminé par plusieurs pesticides à la fois. C’est le cas, par exemple, du petit piment. L’échantillon testé contenait quatre pesticides dépassant les normes autorisées. L’un d’eux, le Formetanate, avait une toxicité aiguë car sa concentration s’elévait à 92 fois la limite maximale.
À ce niveau de concentration, les pesticides, a priori utilisés pour lutter contre les insectes et les herbes, entraînent des effets dévastateurs sur la santé. De récentes études montrent qu’ils peuvent être la cause de cancers, d’infertilité ou de la maladie d’Alzheimer. Voilà quelques-unes des menaces auxquelles nous sommes exposés!
Pourtant, cela fait longtemps que l’alerte a été donnée. Des nutritionnistes, des ONG, et des médecins du privé ont attiré l’attention des autorités sur l’ampleur des dégats. En vain. Le très officiel «National Economic and Social Council» a également rendu public un rapport alarmant il y a deux ans, mettant en cause le laxisme des autorités.
Nous touchons, là, au coeur du problème. À l’Agriculture, il n’y a pas de contrôle efficace de l’utilisation de produits phytosanitaires. Au ministère de la Santé, il n’existe aucun programme valable pour surveiller les résidus de pesticides dans les aliments. Les hôpitaux publics ne divulguent pas les statistiques sur les effets des pesticides sur la santé humaine.
Il reste l’option bio. L’agriculture organique, ou bio, est une méthode de culture qui refuse d’utiliser des pesticides ou des engrais chimiques. Ses traitements sont réalisés grâce à des produits respectueux de l’environnement. Partisan de ce mode de production, le ministre des Finances a annoncé, dans le dernier Budget plusieurs mesures en faveur d’une production alimentaire bio. Ce coup de pouce de l’État est indispensable car le coût de production des aliments organiques est très élevé.
Même si l’Agriculture et la Santé ne sont pas sensibles au problème, il y un espoir de trouver une solution grâce aux bonnes dispositions des Finances.
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