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Le cancer s’installe
Dans un État impartial, un élu, qu’il soit national ou régional, sert l’intérêt général avant celui de son parti. Les conseillers municipaux de Vacoas-Phoenix n’ont pas bien compris ce principe de base.
Mesquins, ils ont rejeté la demande du PTr de tenir son rassemblement du 1er-Mai à la Place Bazar, à Vacoas. En revanche, ils ont accédé à une requête similaire venant du MSM. Pourtant, c’est le parti d’opposition qui avait sollicité, en premier, l’utilisation de cet espace public.
Ceux qui pensent que le mélange entre fonctions officielles et intérêts partisans faisait partie des pratiques pernicieuses du passé se trompent. Il y a toujours des élus qui confondent entre les deux. Ils n’ont pas tiré la leçon des dernières législatives. Visiblement, la lourde sanction alors infligée par l’électorat aux dirigeants du pays n’a pas été suffisante.
Dans le cas du meeting de Vacoas, la décision du conseil municipal est injuste. La partie lésée, le PTr, va décider demain à une réunion de son bureau politique s’il y a lieu de poursuivre la mairie et la contraindre ainsi à revoir sa décision.
Mais qu’elle soit conforme aux dispositions de la loi ou pas, la décision de la mairie est certainement contraire à l’équité. Ce n’est pas la légalité de l’acte qui est en cause. C’est le comportement des élus qui placent les considérations partisanes au-dessus du devoir d’être juste et équitable.
Au niveau du gouvernement central, ce sont essentiellement les nominations partisanes qui sont devenues un symbole de l’État partial. Certes, il y a un pas positif qui a été fait depuis les dernières élections avec la décision de procéder par voie d’appel à candidatures pour les postes de direction dans beaucoup d’entreprises parapubliques. Il y a des exceptions, mais elles sont parfois légitimes. On peut accepter, par exemple, que le gouvernement fasse des nominations politiques à des postes sensibles où il est indispensable d’avoir à la tête une personne qui partage la vision du ministre. Mais on ne comprendra pas qu’un sympathisant accède à une nomination dans un organisme parapublic en contrepartie des services rendus durant la campagne.
Dans une démocratie saine, les dirigeants du pays gèrent le bien public sans favoritisme. Le cancer s’installe quand le parti dominant commence à s’approprier le bien public pour se servir.
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