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Le désengagement

25 janvier 2016, 06:49

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Ce sont des plates-formes qui ont pour objectif de susciter un engagement commun. Cependant, au fil des ans, elles ont été désertées. Il s’agit des mouvements civiques et des associations professionnelles. Ils ont un dénominateur commun : l’indifférence qui existe à leur égard.

Peu importe leur champ d’action, ils ne pèsent pas d’un grand poids sur la vie nationale. De ce fait, ils n’arrivent pas à rallier une participation plus significative.

Prenons le cas de ces deux corps de métiers regroupés en associations professionnelles - les avocats et les médecins. La Mauritius Bar Association se compose d’environ 600 membres du barreau. Seuls 170 d’entre eux ont participé à l’élection du comité exécutif de l’organisme. De même, pas plus de 925 médecins sur les 2 551 professionnels qui exercent ce métier ont daigné se déplacer pour élire les membres du Medical Council.

Le professionnel se désintéresse de plus en plus du Conseil de l’ordre qui régit sa profession. Ce phénomène est inquiétant. Un Conseil de l’ordre est un organisme qui garantit la compétence, assure le développement professionnel continu et sanctionne les manquements au devoir de probité. Il joue un rôle essentiel dans la défense des intérêts de la profession. Si les professionnels concernés s’en éloignent, c’est que ces instances ont de sérieux dysfonctionnements.

De son côté, la vie associative s’essouffle parce que la crédibilité des dirigeants du secteur est entamée. Les citoyens bénévoles qui sont, eux, bien intentionnés, découvrent souvent que les responsables de telle ONG ou de telle organisation socioculturelle les ont utilisés pour un gain personnel. Un grand nombre de ces responsables sont, en fait, à la recherche de pouvoir ou de moyens de s’enrichir. Cela dénature totalement les organisations censées rassembler des citoyens voulant s’engager en faveur d’une cause donnée. Dans bien des cas, ces citoyens se sentent floués. Qui a oublié les manoeuvres de cette organisation notoire dont les responsables avaient l’habitude de s’afficher aux côtés des dirigeants du pays et qui ont décroché de juteux contrats publics ?

Ces dirigeants de mouvements «sociaux» qui ont détourné le bénévolat et l’engagement associatif pour servir leurs intérêts personnels ont causé un tort immense au pays. Leur comportement opportuniste explique en grande partie le désengagement généralisé que l’on constate aujourd’hui.