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Syndrome «Poupette»

3 février 2016, 07:09

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L’impact réel de la gabegie qui règne au sein des parapublics reste mal connu. Ces institutions sont, plus que jamais, rongées par le clientélisme, le gaspillage et l’improductivité. C’est l’existence même de ces organismes qui doit être remise en question si le pays entend pratiquer la bonne gouvernance.

Le rapport Jugurnath sur la situation financière de la MBC est la preuve, s’il en fallait encore une, que la situation au sein des parapublics peut être extrêmement délétère. «The MBC is overstaffed by at least one third of its actual workforce which represents a financial burden of almost Rs 100 million annually», note l’auteur du rapport.

Le directeur du Public Sector Efficiency Bureau relève qu’entre 2010 et 2014, sous la direction de Dan Callikan, la station nationale a recruté 207 freelances, 86 contractuels et 22 employés permanents. La pléthore de free-lances pourrait s’expliquer par le fait que les procédures pour l’embauche des permanents doivent respecter des critères de transparence et d’équité.

Le recrutement par clientélisme et copinage est un des maux qui étouffent les parapublics. Puis, il y a la culture de soumission. Les responsables ne savent pas résister aux pressions venant d’en haut. Ils exécutent les ordres comme des poupées mécaniques. Le dernier cas suspect d’un cadre frappé par «le syndrome poupette» est celui de l’ex-Team leader Finance and Marketing de la MBC, Jacqueline Chuong. Ce cadre est pointé du doigt comme la principale responsable du gouffre financier dans lequel se trouve la MBC. Dans un commentaire à l’express, elle se défend en invoquant précisément les ordres d’en haut : «Je n’ai jamais agi de mon propre chef. Je devais rendre des comptes à une direction. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait parce qu’on me l’a demandé…»

Il ne faut pas pour autant stigmatiser la seule MBC. La situation n’est guère différente dans la majorité des 150 institutions parapubliques du pays. Dans le passé, des dirigeants politiques, dont Rama Sithanen, ont exprimé l’espoir de remettre les entreprises parapubliques dans la voie de la rentabilité, mais ils ont vite déchanté.

Pour sortir de cette impasse et rationaliser les dépenses publiques, il n’y a pas beaucoup d’options. La privatisation des entreprises d’État est l’une d’elles. Sauf qu’il va falloir alors affronter les nombreux défenseurs du statu quo.