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Les coffres-forts dépassés

5 avril 2016, 07:15

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Ce n’est pas dans un coffre-fort que le politicien perfide dissimule l’essentiel de sa fortune à notre époque. Il le place dans des centres financiers sophistiqués pour le mettre à l’abri des regards. Ces lieux sont en général très opaques. Mais, grâce au scandale des «Panama papers» qui a éclaté dimanche, on commence à apercevoir le bout du tunnel. Les fortunes acquises par quelques dirigeants étrangers grâce à la corruption ont été exposées.

Un coin du voile est donc levé sur les avoirs que ces personnalités cachaient dans des sociétés offshore créées dans des paradis fiscaux. Depuis dimanche, nous savons que ces sociétés ont facilité de vastes mouvements illicites de fonds. Le scandale implique des chefs d’État et leurs proches mais aussi des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des vedettes du monde sportif.

Ces réseaux mafieux de blanchiment d’argent ont été mis au jour à l’issue d’une vaste investigation journalistique, elle-même déclenchée par un lanceur d’alerte. Les médias étrangers qui ont mené l’enquête promettent une nouvelle série de révélations dans les jours à venir.

Parmi les dirigeants politiques éclaboussés figure le président russe Vladimir Poutine. Le journal «Le Monde» révèle que, selon l’enquête, «l’entourage du président a amassé pendant des années plusieurs centaines de millions d’euros puisés de l’argent public, au service de l’oligarchie du régime». Le clan Poutine réplique qu’il ne s’agit là que d’«inventions» et de «falsifications» orchestrées par la CIA et d’autres services secrets.

C’est le propre des corrompus. Quand ils sont pris dans les filets d’un scandale, ils dénoncent leurs dénonciateurs. En vérité, ce sont les professionnels de la presse qui ont dirigé l’investigation. 108 médias internationaux et 380 journalistes du monde entier ont travaillé sur cette enquête.

En tout cas, nous sommes prévenus à Maurice. La traque de l’argent du crime et de la fraude est compliquée. Comme le montre le scandale des «Panama Papers», les véreux de la planète ne se contentent pas d’acheter des villas et des limousines, ni d’empiler les liasses de billets dans des coffres-forts. Ils ont surtout recours aux sociétés offshore des paradis fiscaux. Leur argent sale est mieux protégé dans ces sociétés écran.