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Sélection exigeante
C’est un remède de cheval que prescrit le ministre Gayan pour rehausser la qualité des soins dans les hôpitaux. Des conditions plus strictes seront imposées aux aspirants médecins avant qu’ils ne soient autorisés à exercer.
Tous ceux qui décrochent un diplôme de médecine devront désormais passer un examen écrit avant de pouvoir effectuer leur internat dans les hôpitaux. Jusqu’ici, les aspirants praticiens pouvaient accéder à la formation pratique – l’internat – dès la fin de leurs études universitaires. Quel que soit leur parcours antérieur, ils étaient admis dans les hôpitaux comme internes. Ce n’est qu’à la fin de cette pé- riode d’apprentissage qu’ils subissaient un test d’aptitude, étape qui précédait l’inscription au tableau de l’Ordre des médecins. Cette évaluation se fera maintenant en amont.
Cela fait longtemps que la nécessité d’un filtre s’est fait sentir comme seul moyen susceptible de bloquer les «docteurs poules». Ce projet a buté sur d’intenses lobbies qui cherchaient à tout prix à éviter l’introduction d’un examen de passage. Les médecins inadéquatement formés craignaient de ne pouvoir franchir l’obstacle. En particulier ceux qui sont issus de certaines universités asiatiques ont une sérieuse lacune, n’ayant jamais reçu de formation clinique durant leurs études universitaires.
Il est dangereux de confier la responsabilité des patients dans les hôpitaux à des internes qui n’ont reçu au préalable qu’une formation exclusivement académique. Même au bout de leur internat, leur formation clinique restera insuffisante. Car les spécialistes qui les encadrent ne sont pas des formateurs qualifiés comme c’est le cas dans les Centres Hospitaliers Universitaires.
D’ores et déjà, on peut prévoir qu’il y aura de nombreux recalés à l’examen de passage. Ceux qui ne parviennent pas à se qualifier comme médecin auront la possibilité d’accéder à d’autres métiers de santé pour lesquels les compétences requises sont moindres.
Le principe d’un filtre pour réguler la profession médicale est applicable, sous diverses formes, dans plusieurs pays. Souvent, un couperet appelé numerus clausus limite le nombre d’étudiants en médecine. En France, entre 85 % et 90 % des étudiants qui complètent la première année de médecine ne sont pas admis en deuxième année.
Vu la diversité des universités dont sont issus les Mauriciens, il était indispensable de mettre en place une uniformisation de l’examen permettant d’exercer comme médecin ou dentiste. Si l’État devait, pour une raison ou une autre, reculer devant cette mesure, il doit se préparer à affronter de plus en plus de procès pour erreurs médicales.
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