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Cohabitation indésirable
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Cohabitation indésirable
Des religieux se mêleront aux politiciens sur une plate-forme commune ce 1er mai. Il s’agit là d’un mélange des genres qui est illégitime. Tout autant illégitime que la manie des politiciens à s’emparer du micro à chaque cérémonie religieuse.
Initialement, seule une petite poignée de politiciens de l’opposition avait envisagé de rassembler, à l’occasion de la Fête du travail, les colporteurs contestant leur relogement sur deux sites temporaires. Depuis hier, la situation a évolué. Maintenant, des chefs religieux sont également de la partie. Ils comptent s’adresser à l’assistance.
Le conflit entre les autorités et les marchands ambulants se fonde sur des enjeux liés à l’urbanisme et non à des préceptes religieux. De ce fait, le débat doit rester ancré dans la sphère politique. Vouloir l’élargir au domaine religieux est inapproprié.
En vertu de quoi des religieux sont-ils habilités à peser sur une décision qui relève d’un projet politique de développement urbain ? Le relogement des marchands ambulants touche à des problèmes d’ordre politique : sécurité routière, aménagement du territoire, organisation des commerces, etc. C’est aux décideurs publics de trancher la question dans l’intérêt général.
L’ironie, c’est que pendant que des religieux s’apprêtent à monter sur les estrades pour donner de la voix, les dirigeants de l’opposition restent à l’écart du débat. Ils ont laissé le soin aux seconds couteaux d’occuper la scène. Ce qui laisse penser qu’au fond d’eux-mêmes, les leaders savent que le relogement est une mesure qui s’impose.
D’ailleurs, tous les partis politiques ont essayé à un moment ou à un autre de ramener l’ordre et la discipline dans la capitale. L’ancien gouvernement avait même conçu un plan de relogement sur trois sites mais a finalement manqué de courage politique pour l’appliquer.
Cela étant, il est normal que Rama Valayden et d’autres politiciens du même acabit s’expriment sur la question. Qu’ils le fassent par calcul ou par conviction, ils participent à un débat somme toute démocratique. C’est quand les dignitaires religieux abusent de l’autorité que leur confère leur statut pour tenter d’influencer une décision politique que cela fausse le jeu démocratique. Ceux-ci jouent sur l’émotion, pas la rationalité.
Rien ne peut justifier une ingérence du spirituel dans le temporel. Les conséquences de cette confusion peuvent représenter un risque réel pour le pays.
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