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Reliquat colonial
Il reste à franchir une dernière étape pour que notre indépendance soit totale. L’Archipel des Chagos, excisé du territoire mauricien en 1965, est toujours sous occupation. Cette situation, nous sommes nombreux à l’oublier, préoccupés par les problèmes d’actualité immédiate.
Il est revenu au leader de l’opposition de ramener à l’avant-plan la question. Lors d’une conférence de presse donnée samedi dernier, Paul Bérenger a abordé la revendication de la souveraineté mauricienne sur les Chagos. Il a notamment déploré le manque de suivi après les deux réunions du comité parlementaire mixte qui s’était penché sur la question l’année dernière.
Ce comité avait été créé en mars 2015 quand le Tribunal international du droit de la mer avait affirmé que la création d’une zone marine protégée aux Chagos était illégale. Le tribunal avait statué que la Grande-Bretagne n’est pas un État riverain de l’océan Indien, une conclusion que nos légistes considèrent comme une avancée considérable dans la lutte pour récupérer les Chagos.
Il y a deux raisons qui poussent Paul Bérenger à relancer la question. D’une part, le commissaire des British Overseas Territories a rencontré le Premier ministre, Anerood Jugnauth, la semaine dernière. De l’autre, le président américain, Barack Obama, serait plutôt bien disposé envers la cause mauricienne après sa récente rencontre avec le Premier ministre britannique, David Cameron.
Plus fondamentalement, il y a urgence à définir une stratégie nationale parce qu’il existe une date butoir : le 29 décembre 2016. Le traité qui autorise les Américains à installer une base militaire à Diego Garcia a été signé à Londres le 30 décembre 1966. Il prévoit qu’après «une période initiale de 50 ans, le présent accord demeurera en vigueur pendant une période supplémentaire de 20 ans à moins qu’un des deux gouvernements, deux ans au plus avant la fin de la période initiale, notifie à l’autre sa décision d’y mettre fin».
Paul Bérenger, qui a fait preuve d’une belle constance sur la question de la souveraineté mauricienne sur les Chagos, préconise un retour à l’initiative lancée en 2000-2005. Ce qui implique l’ouverture des négociations simultanées avec les Américains et les Britanniques pour un retour immédiat à la souveraineté mauricienne de toutes les îles sauf Diego.
À terme, bien entendu, il souhaite la rétrocession de tout l’Archipel, incluant Diego. Le meilleur héritage qu’Anerood Jugnauth puisse léguer aux générations à venir, c’est d’annuler le démembrement du territoire mauricien opéré en 1965. Nous mesurerons sa volonté à le faire ce matin pendant la PNQ sur les Chagos.
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