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Corriger le «mismatch»

23 mai 2016, 07:15

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C’est un fléau qui n’épargne aucune tranche d’âge mais certaines catégories sont plus touchées que d’autres. Les derniers chiffres officiels l’indiquent clairement : un jeune sur quatre est au chômage. Des mesures concrètes sont attendues du Budget pour corriger cette situation qui  reste préoccupante.

Il ressort du rapport rendu public la semaine dernière par Statistics Mauritius que le taux de chômage chez les jeunes de 16 à 24 ans était de 26,3 % en 2015, soit pratiquement le même qu’en 2005.

On peut relativiser l’ampleur du problème sachant que parmi les 1524 ans, certains demandeurs d’emploi poursuivent des études et ne tiennent pas à trouver un job. On peut aussi contester la méthodologie utilisée pour l’enquête sur le chômage. Mais cela ne permet pas d’ignorer l’alerte déclenchée par l’Office  des Statistiques.

Les autorités ont identifié depuis longtemps le facteur crucial qui contribue au chômage élevé chez les jeunes. Leurs qualifications, acquises au secondaire ou à l’université, ne sont pas adaptées au marché du travail. On parle de «mismatch». Le mal est diagnostiqué mais il n’a pas été traité.

Il est dommage que la présente étude de Statistics Mauritius n’ait pas été complétée par un relevé des emplois qui ne trouvent pas preneurs. Une telle enquête aurait permis d’établir l’inadéquation entre l’offre des entreprises et le marché de l’emploi. Dans le domaine des TIC notamment, les entreprises souffrent d’une pénurie de ressources humaines. Les compétences requises ne sont pas disponibles localement.

Le gouvernement avait promis des mesures pour améliorer l’employabilité des jeunes. Rien ne s’est concrétisé jusqu’ici. L’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait annoncé lors du dernier Budget que 3 000 diplômés sans emploi auront la possibilité de suivre des cours de recyclage subventionnés par l’État. La création d’une Chambre des Métiers pour développer de nouvelles compétences était également à l’ordre du jour. Ces projets n’ont pas eu de suite.

De même, rien n’a été fait pour orienter le jeune et l’aider à choisir une filière. Il reste un espoir de voir la situation s’améliorer à terme. Avec l’introduction des neuf ans de scolarité obligatoire, les élèves qui ne sont pas attirés par les études académiques seront canalisés dès l’âge de 14 ans vers une école préprofessionnelle et ensuite vers les polytechniques.

Outre la réforme du système éducatif et celle des filières de l’enseignement supérieur, il faut offrir aux jeunes les services de conseillers d’orientation. L’enjeu est de leur donner des qualifications qui répondent aux attentes des employeurs.