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Afrique: le nouveau défi économique

7 septembre 2016, 08:29

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Libérée du joug colonial et de certains dictateurs sanguinaires qui ont eu pour noms Mengistu Haile Mariam de l’Éthiopie, Mobutu Sese Seko du Zaïre – aujourd’hui connu comme la République démocratique du Congo – ou encore Sani Abacha du Nigeria, l’Afrique passe actuellement par des moments difficiles.

Un demi-siècle après sa libération, le constat est pour le moins négatif. La démocratie en Afrique s’enfonce et emporte avec elle l’économie du continent qui jusqu’à récemment était porteur de croissance. À tel point que deux prestigieuses publications internationales, Le «Financial Times» et «The Economist», ont récemment consacré leur Une à cette crise qui fait fuir les investisseurs tout en appelant leurs stakeholders à se ressaisir pour éviter le pire.

L’exemple le plus frappant ces dernières semaines demeure la Zambie, qui a été un des premiers États à emprunter la voie de la démocratie après que Kenneth Kaunda a cédé le pouvoir en 1991. Or, la réélection d’Edgar Lungu, le mois dernier, avec une mince majorité caractérisée par une campagne émaillée de fraudes et la fermeture du seul journal indépendant, est loin de projeter une image positive du continent noir. Et pas plus tard que la semaine dernière, c’est le Gabon qui est revenu sous les feux des projecteurs avec le bras de fer engagé entre Ali Bongo et Jean Ping autour des résultats de l’élection présidentielle.

Des exemples qui ne manquent pas de rappeler le recul à la fois démocratique… mais aussi économique de l’Afrique. À l’instar de deux géants, le Nigeria et l’Afrique du Sud, qui s’enlisent dans une crise économique dont les effets sont susceptibles de se faire ressentir dans des pays de la zone subsaharienne. Dans le dossier qui suit nous analysons les effets ayant conduit à la chute économique de ces deux pays qui rivalisent depuis quelques années pour prendre le leadership économique de l’Afrique.

D’ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a réduit de moitié, le mois dernier, sa prévision de croissance économique en Afrique subsaharienne cette année. L’institution dirigée par Christine Lagarde mise sur une croissance de +1,6 % en 2016, contre 3 % annoncé en avril dernier, dans la précédente édition de son rapport «Perspectives de l’économie mondiale». La première édition du rapport 2016, publiée en janvier, annonçait une croissance de +4 %.

Le FMI ajoute que l’année 2016 sera de loin la plus mauvaise pour la région depuis plus d’une décennie. Ses prévisions sont encore plus pessimistes que celles, déjà alarmantes, de la Banque mondiale (+2,5 %). L’institution financière explique cette révision à la baisse par «la conjoncture économique délicate que connaissent les plus grands pays qui s’adaptent à la diminution des recettes tirées des produits de base».

Considérée aujourd’hui comme l’une des dernières frontières de croissance et de développement économique, l’Afrique attend visiblement un sursaut de ses dirigeants pour créer les conditions susceptibles de la hisser à une nouvelle étape de développement. Cela d’autant plus qu’elle ne peut compter éternellement sur des investisseurs chinois qui ont joué un rôle décisif dans le décollage économique de certains États.

Aujourd’hui, la Chine revoit sa stratégie en Afrique, un continent qui doit se réinventer pour une nouvelle ère de prospérité.