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Bureaucratie, quand tu nous pompes !

28 novembre 2016, 09:17

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On vous a demandé une facture du CEB ou de la CWA récemment ? Vous avez acquiescé ? C’était pour établir où vous HABITIEZ ! ET tout le monde semble s’y soumettre sans autre forme de procès et sans réflexion… Mieux, de plus en plus de compagnies s’y mettent ! Outre les banques et les assurances, on y retrouve aujourd’hui les compagnies de téléphonie mobile, au moins une compagnie de leasing, au moins une compagnie de télévision satellitaire ! Peut-être bien d’autres… Vous avez peut-être d’autres exemples ?

 

Avant longtemps, vous verrez, un illuminé quelconque, croyant se mettre à la page et souhaitant «faire voir» qu’il se met aux meilleures normes de la gouvernance, va réclamer une facture du CEB à son client venu acheter une motocyclette ou ses commissions dans une supérette… C’est peut-être déjà le cas ! Et si on la réclamait à ceux qui assistent au prochain meeting électoral de l’adversaire ? Ou à ceux qui se pointent à l’immigration au moment de prendre l’avion ou, mieux, qui retournent au pays ?

Mais à quoi cela sert-il exactement ? Une procédure ou un système qui est troué comme du gruyère ne sert, en fin de compte, à rien. Or, la facture apparemment omnipotente de la CWA ou du CEB n’est pas infaillible ou sans conséquence. En voici quelques exemples évidents et pénibles.

 

  1. Certains propriétaires ont plusieurs maisons à leur nom. Certains (et pas des moindres) en font même commerce de location. S’ils ont 12 maisons à louer, ils ont donc 12 adresses à leur nom et peuvent soumettre, indifféremment, l’une ou l’autre des 12 factures, selon l’humeur ou les besoins. Comment alors établir le lieu où ce propriétaire rentier habite ?
  2. Le CEB et la CWA ont un certain nombre de clients qui ont vendu leur logement et où le nouvel acheteur trouve moins fastidieux de, très simplement, payer sa note régulièrement plutôt que d’aller modifier le nom du détenteur initial du compte… j’ai été dans ce cas-là !
  3. Si quelqu’un est locataire, il doit obtenir une lettre de son propriétaire pour dire qu’il habite à un endroit particulier au moment où il ouvre son compte, achète son téléphone ou signe son contrat de leasing. MAIS un locataire n’est pas obligé de rester à la même adresse, n’est-ce pas ? Ni même un propriétaire d’ailleurs, même si c’est un peu plus improbable…
  4. En vertu de quoi est-ce qu’un employé d’une compagnie qui me vend un service peut savoir ma consommation d’électricité, et donc, à partir de là, établir si j’ai des moyens ou pas pour ce qu’il pourrait avoir en tête ? Les partisans du droit à la vie privée n’y trouvent-ils pas quelque motif de sourciller ?

Au vu de ce qui précède, je me permets de poser les questions suivantes :

 (a) Combien des factures du CEB et de la CWA ne sont PAS en mesure d’identifier, à coup sûr, au jour d’aujourd’hui, l’endroit où quelqu’un habite : 10 % ? 20 % ? Plus ?

 (b) Si quelqu’un a soumis sa National Identity Card pour authentifier sa personne, pourquoi est-il impératif d’établir où il HABITE ? Est-ce pour savoir où lui rendre visite en cas d’infraction quelconque ? Si quelqu’un sait qu’il est en infraction, quelles sont les chances qu’il continue à habiter là où il a donné son adresse d’origine ?

 (c) Réalise-t-on la démence qui est en train de se répandre et qui est particulièrement pénible à ceux à qui on demande, encore et encore, de justifier où ils habitent alors qu’ils habitent toujours AU MÊME ENDROIT ? (95 % des cas ??)

(d) Si l’on peut comprendre ce besoin d’établir les coordonnées d’un NOUVEAU CLIENT, le comble, évidemment, c’est quand au sein de l’institution où vous êtes déjà fiché, on vous demande, comme dans les banques, encore et encore, une «preuve d’adresse» pour un nouveau compte ou un nouveau dépôt alors que la facture du CEB ou de la CWA n’en est pas nécessairement une ET que ladite banque connaît déjà son client et peut, de manière fiable, pratiquer le doux dialogue suivant :

«Monsieur, l’adresse que nous avons sur nos fichiers est le xxx, yyyy. Est-ce bien correct et est-ce bien à cette adresse que l’on doit continuer à envoyer votre courrier ?»

 Une réponse positive suffira pour éviter toute la démence d’avoir à faire preuve d’adresse…

 Y a-t-il une autorité suffisamment forte pour réfléchir à la question et, peut-être, nous libérer de la folie bureaucratique actuelle ?