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(In) certitude

7 décembre 2016, 13:05

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Plus que jamais volatile. C’est ainsi que s’annonce l’économie mondiale en 2017. Le décor est déjà planté : divorce programmé entre les Britanniques et l’Union européenne, installation de Donald Trump à la Maison-Blanche, présidentielle en France et remontée des cours du pétrole, entre autres, garderont la marmite en ébullition l’an prochain.

Alors que nous entamons la descente vers la fin de 2016, la seule certitude qui subsiste est l’incertitude. Le ralentissement de la croissance globale et le retour au protectionnisme avec la remise en cause des accords de libre-échange hantent les esprits.

Pire, la précarité et la stagnation économique persistantes ne font qu’alimenter les appels populistes et à l’imposition des restrictions sous toutes ses formes. L’exemple, le plus récent, vient d’Italie. Le Premier ministre, Matteo Renzi, a choisi de plier bagage après que son projet de réforme constitutionnelle a été rejeté par ses concitoyens.

Comme c’est le cas un peu partout ailleurs en ce moment, les mouvements populistes italiens se sentent pousser des ailes et montent au créneau pour réclamer des élections anticipées.

Cette tendance devrait s’accentuer. Même si en Allemagne, la chancelière Angela Merkel, contrairement au président français François Hollande, envisage de se représenter aux élections de 2017, rien ne laisse présager qu’elle aura les coudées franches. D’ailleurs, un sondage datant de novembre dernier montre que 39 % des Allemands ne souhaitent pas sa réélection.

Autant dire que les dirigeants politiques dans diverses régions du monde se trouvent aujourd’hui à contre-courant, et ce n’est certainement pas l’économie qui les sauvera en 2017. Bien que le Fonds monétaire international et l’Organisation de coopération économique et de développement économiques tablent toutes deux sur une éventuelle reprise pour l’an prochain, soit une croissance de 3,4 % et 3,3 % respectivement, les risques baissiers prennent l’ascendant et continuent à peser sur les perspectives.

C’est toujours cette volatilité aiguë qui a amené la Banque mondiale à réviser à la baisse ses estimations de croissance pour l’Afrique subsaharienne. Une région à laquelle nous appartenons bien que pas physiquement. Selon l’institution financière, celle-ci sera de l’ordre de 1,6 % cette année, soit son niveau le plus bas depuis 20 ans contre 3 % l’an passé.

Dans nombre de pays africains, l’on table désormais sur une reprise du cours de l’or noir en 2017 pour espérer une inversion de la courbe de croissance. Les espoirs reposent particulièrement sur l’accord trouvé récemment entre les pays producteurs membres de l’Opep. Si les exportateurs se frottent déjà les mains, en revanche, les importateurs se préparent au pire avec un choc pétrolier.

Au lieu de répéter les mêmes erreurs en espérant à chaque fois avoir des résultats différents, le caractère volatil voire incertain du paysage mondial devrait au contraire nous inciter à porter un regard différent sur les enjeux qui nous confrontent.

C’est cette réflexion que nous propose le moine bouddhiste Matthieu Ricard dans la présente édition de Business Magazineocéan Indien. Cet habitué du forum de Davos estime «qu’il y a deux problèmes que l’économie de marché et la maximisation de nos intérêts personnels ne pourront jamais résoudre, la pauvreté au milieu de l’abondance et le non-respect des biens communs : la qualité de l’air, des océans, la recherche médicale, les libertés démocratiques, par exemple ».

Selon lui, la solution réside dans l’économie du comportement et la théorie du «Care». Reste à trouver la volonté !