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L’effet Trump

11 janvier 2017, 11:54

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Son nom est sur toutes les lèvres depuis la présidentielle américaine. Et il faudra s’attendre qu’il le soit encore plus avec son installation dans le Bureau ovale, le 20 janvier. Qu’on le veuille ou non, l’ombre de Donald Trump planera sur cette nouvelle année.

Selon le groupe Eurasia, avec l’élection surprise du candidat républicain, nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère du G-Zero. C’est-à-dire un monde sans leadership. Une situation qui devrait déboucher sur une récession géopolitique. En cause, la nouvelle philosophie qui dictera la politique étrangère américaine, soit «America first» ou encore «to make America great again».

Dans son analyse intitulée «Top Risks 2017», le groupe Eurasia estime que cette année, l’environnement de risque politique sera le plus volatil de l’après-guerre. Ce qui ne sera pas sans conséquences. Du point de vue économique, Donald Trump, qui rencontre la presse ce mercredi 11 janvier, est également attendu au tournant. Car, une Amérique «indépendante» comme il se plaît à dire et recroquevillée sur elle-même chamboulera également l’échiquier du commerce.

Certes, nous pouvons nous attendre qu’il mette de l’eau dans son vin mais, en même temps, il ne faut pas se leurrer. 70 % des Américains, selon une étude de Pew Research Center, souhaitent que le nouveau président se concentre davantage sur la politique interne contre 17 % seulement se prononçant  pour la politique extérieure. La pression populaire est telle qu’il sera difficile de faire machine arrière. D’autant plus qu’une grande majorité d’Américains considère, à juste titre, estime Ian Bremmer d’Eurasia, qu’elle n’a pas vraiment bénéficié du commerce mondial. Cela en dépit du rôle de leader que joue son pays. D’où le mandat octroyé à Trump. 

Des bras de fer avec des institutions américaines sont aussi à prévoir lorsque le nouvel homme fort de la Maison-Blanche commencera à dicter l’orientation économique.
À ce titre, les yeux sont braqués sur la Réserve fédérale et sa politique monétaire.

En attendant, l’effet Trump est déjà ressenti dans les pays voisins, notamment au Mexique. La Banque centrale mexicaine a révélé en ce début d’année que les transferts de fonds des migrants ont atteint un pic en 10 ans. Rien que pour le mois de novembre, les Mexicains ont envoyé 2,4 milliards de dollars dans leur pays afin d’éviter toute mauvaise surprise de la part de la nouvelle administration américaine. Déjà fragilisée, l’économie mexicaine devrait pâtir de la présence de Trump à la tête des États-Unis.

En revanche, Barack Obama léguera à son successeur une économie en plein rebond. Le produit intérieur brut devrait, sauf erreur de projections, progresser de 2,3 % cette année. Ce qui place le pays de l’Oncle Sam en position de locomotive pour la croissance mondiale.

Maurice est loin d’être insensible à l’agitation entourant l’investiture de Donald Trump. Le président de l’association des exportateurs nous livre sa lecture de cet événement dans la présente édition. Yogesh Singh prévoit des retombées favorables pour le secteur de l’exportation, notamment avec la décision de Trump de mettre fin aux négociations sur le traité transpacifique. Ce traité de libre-échange devait réunir une douzaine de pays dont le Vietnam. Selon le président de la MEXA, ce pays n’aurait fait qu’une bouchée de Maurice, actuellement quatrième plus grand exportateur sous l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), si cet accord était conclu. Sa mise au placard, par contre, pourrait arranger les affaires des producteurs africains.