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De zéro à héros
En 77 jours, il a changé de visage. Et possiblement celui d’une partie du monde.
Critiqué avant son élection à la tête de la première puissance mondiale pour sa proximité inhabituelle avec les Russes (qui d’ailleurs auraient contribué à sa victoire !), Donald Trump, en s’attaquant, cette semaine, à l’État syrien, a pris le Kremlin à contre-pied, et est devenu un héros dans une bonne partie du monde – et sur les réseaux sociaux.
Jusqu’ici personne, ni Obama, ni les Britanniques, ni les Français, n’avait osé bombarder le boucher Bachar al-Assad, précisément à cause des soutiens russes et iraniens – et chinois. Pourtant, il y a des preuves de barbaries humaines, mais personne n’avait eu le courage de violer le droit international, pour voler aux secours de ceux qu’on tue, impunément.
En raison de sa politique non-interventionniste et de sa posture de repli sur soi, Trump a ainsi pris tout le monde de court. Face aux images atroces montrant, en début de semaine, des enfants en train de mourir lentement suite à un carnage au gaz, images qui ont choqué le monde entier, le président des États-Unis a donné l’assaut, dans la nuit de jeudi à vendredi, alors qu’il recevait le président chinois, Xi Jinping, et alors que le conseil de sécurité de l’ONU essayait d’accorder ses violons dysfonctionnels. Du coup, on a presque oublié qu’il était au plus bas dans les sondages. La semaine dernière, quelques journaux ont même écrit «que seule une guerre pourrait le sortir du marasme actuel…»
Stratégie marketing ou sursaut d’honneur, personne ne peut le dire à ce stade. Trump, pour une fois, semble s’être ainsi rangé du bon côté de l’Histoire, en s’assurant d’un soutien de taille, celui des Chinois. La suite nous dira si cette stratégie marchera également dans le cas de la Corée du Nord. Pour l’instant, l’on ne sait toujours pas si l’attaque ponctuelle contre la base la base aérienne d’al-Chaayrate, connue comme un lieu de stockage d’armes chimiques avant 2013, selon le Pentagone, a porté ses fruits. Le plus dur commence pour Trump : quelle suite donner à cette première salve de Tomahawk ? Quels écueils menacent une stratégie américaine encore illisible?
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Avant que le DG de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ne s’envole aux États-Unis pour recevoir son doctorat portant sur la lutte en matière de corruption, (là-bas loin de nos oreilles il pourra gloser sur le ‘‘Rule of Law’ à Maurice et l’efficacité de l’ICAC), posons la question : quelle différence y a-t-il entre une enquête de l’ICAC (si jamais elle aboutit) et une enquête de l’express? Il y a, au moins, une différence, une vérité incontestable : l’enquête de l’ICAC dépend d’un chef qui lui-même dépend du gouvernement en place (d’ailleurs, malgré son doctorat, Navin Beekarry n’aurait jamais pu être DG de l’ICAC sous Navin Ramgoolam ou sous Paul Bérenger), alors que l’enquête du journal indépendant ne dépend aucunement du gouvernement en place (ou des subventions publiques) et publie pareillement le résultat de ses enquêtes que ce soit sous le régime des Ramgoolam ou des Jugnauth...
D’ailleurs n’est-ce pas cela la définition du mot «independent» ?
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