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Faits scientifiques versus croyances politiques

23 avril 2017, 08:05

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Marchons sur Washington, D.C. Au départ, un simple message, parti des États-Unis et publié en janvier 2017, est devenu un cri de ralliement des scientifiques du monde entier. Ainsi, hier, plus de 500 villes d’une cinquantaine de pays ont accueilli la «March for Science» pour marquer la Journée de la Terre. Les scientifiques s’inquiètent de plus en plus de l’impact des politiques révisionnistes de Donald Trump sur le changement climatique, en général, et le réchauffement planétaire en particulier. Le président américain se penche actuellement sur le retrait des USA du traité de Paris et parle de plus en plus de «faits alternatifs» – qui s’inscrivent dans l’ère nouvelle des «fake news»…

Imposer les faits scientifiques sur la prise de décisions publiques, c’est imposer la raison cartésienne sur les croyances politiciennes, c’est partager des savoirs universels sans le prisme démagogue des intérêts, trop souvent politiques et commerciaux. «The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make US manufacturing non-competitive», avait décrété Trump en début d’année, choquant les esprits libres du monde entier. Marcher pour la science est donc devenu une riposte scientifique face à la bêtise. C’est une façon de faire reculer les obscurantistes de nos temps modernes. La science demeure un pilier de la démocratie, une arme efficace contre la démagogie et les dogmes. Si les scientifiques n’ont pas le monopole des «vérités» contrairement au guide suprême de l’Iran, qui choisit les candidats présidentiels, sans aucun critère objectif, grâce au filtre obscur de son conseil des gardiens, la démarche scientifique, elle, diffère… elle ne rejette aucune hypothèse au départ et ne se voile pas les yeux en raison des considérations autres que la science, et s’ouvre à la critique internationale.

Mais pour que la science puisse s’exercer dans un cadre global, il faut le soutien des États et des moyens conséquents. D’où le poids des États-Unis et leur rôle prépondérant pour la recherche scientifique, l’enseignement, et la publication. Les militants d’hier protestaient contre l’administration Trump en raison des premières coupes budgétaires, notamment pour la National Oceanic and Atmospheric Administration et pour l’Environmental Protection Agency. Pourtant, les thermomètres et les satellites ne mentent pas. Car ils ne sont pas opérés précisément par des politiciens, mais des scientifiques. Les faits attestent qu’il y a urgence et que le changement climatique est d’origine humaine. Et au final, ce sont des petits États insulaires en développement, comme Maurice, qui vont le plus souffrir face à l’arrêt des recherches poussées sur la montée des océans et du niveau de la mer ainsi que la gestion des côtes marines. Sommes-nous conscients des risques liés à la politique de Trump sur notre pays ?

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En France, aujourd’hui, en allant voter, bien des Français vont se demander si les centres de vote risquent de devenir des cibles d’attaques terroristes. La peur s’est répandue dans la rue depuis l’attaque perpétrée sur la plus belle avenue du monde jeudi soir. Plus de 50 000 policiers et gendarmes armés ont été mobilisés, ils patrouillent les vastes régions pour rassurer. Il y a aussi des milliers d’agents de sécurité privés – des vigiles qui fouillent les sacs… Aujourd’hui, on vote pour le premier tour – et certains ont surtout peur que Marine Le Pen passe facilement, précisément à cause de la menace sécuritaire qui plombe l’air. Si elle gagne, le monde changera encore un peu plus, l’Europe beaucoup plus, avec le Brexit d’un côté et les agitations d’Erdogan et les vagues migratoires de l’autre…