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Deux ans… si loin… si près !
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Deux ans… si loin… si près !
Le Comité d’Organisation des Jeux des îles de l’océan Indien (COJI) compte un nouveau Chief Executive Officer (CEO) depuis samedi dernier. C’est Jean-Pierre Sauzier, 54 ans, un ancien athlète – ayant été champion de Maurice du 110m haies et du 400m haies dans les années 80 – qui a été choisi par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) avec l’accord du gouvernement mauricien pour succéder à Georges Chung. Il a été présenté à la presse lundi.
Pour le nouveau patron du COJI, c’est un nouveau défi qui se présente devant lui à pratiquement deux ans de l’organisation de la 10e édition des Jeux (programmés du 20 au 28 juillet 2019). Durant cette présentation, Jean-Pierre Sauzier s’est dit très honoré de la confiance placée en lui. Il a mis en exergue que ce poste sera pour lui «une mission patriotique» qui visera à «unir et réunir le peuple mauricien autour des Jeux des îles de l’océan Indien de 2019».
Cet ancien sportif, aujourd’hui chef d’entreprise, souhaite vivement raviver la flamme chez les Mauriciens lors de ce rendez-vous indianocéanique tout en mettant en avant l’élan patriotique, chose qui a toujours animé et motivé les athlètes du Club Maurice. Il en fait, du reste, son cheval de bataille.
Nul doute qu’après ces belles paroles, nous sentons que le MJS a fait le bon choix et qu’il a placé en Jean-Pierre Sauzier une confiance sans limite. Mais réunir le public mauricien autour des Jeux et du Club Maurice ne sera pas là un gros défi pour lui. Ce monde-là, il le connaît déjà ayant été, en 2011 lors des JIOI aux Seychelles, proche du Kop Moris (groupe qui gère les supporters locaux lors des manifestations sportives d’envergures).
De plus, nous connaissons tous l’impétuosité des Mauriciens lors des événements sportifs internationaux surtout ceux se déroulant sur notre sol. Le public mauricien (toutes religions confondues) a toujours soutenu ses sportifs. D’ailleurs, les deux éditions des JIOI organisées à Maurice en 1985 et 2003 ont été les preuves les plus flagrantes. En feuilletant une de nos éditions spéciales réalisées lors des JIOI de 2003, j’avais écrit : «Le public mauricien a dépassé toutes les attentes. Il mérite bien plus qu’une médaille d’or. Nos voisins n’ont pas manqué de le souligner tout au long de la compétition. On pense ici aux pongistes malgaches qui disent avoir été troublés par le bruit au gymnase de tennis de table à Beau-Bassin, ou encore au défenseur de l’équipe de football réunionnais, Jimmy Bade, qui dit avoir pris une belle leçon de patriotisme, avec l’ambiance de folie qui régnait face au Club M. Tout le monde uni dans un même esprit, que c’est beau ! Le peuple mauricien est si légitimement fier des performances de ses sportifs…»
Pour moi, il ne fait pas de doute que le public mauricien sera toujours derrière ses sportifs. Le plus important, maintenant, pour le nouveau CEO c’est de poursuivre et de mener à bon port le travail déjà commencé par le COJI. Il ne reste plus que deux ans et des poussières et plusieurs dossiers épineux l’attendent (l’hébergement, le transport et la logistique, suivis des dossiers liés à la construction et à l’amélioration des infrastructures (le complexe sportif de Côte-d’Or étant la priorité des priorités) et les finances et le marketing pour ne citer que cela).
Si celui de l’hébergement des athlètes semble être réglé depuis quelques mois déjà (il fut décidé que les athlètes seront hébergés dans des hôtels du nord-ouest, je tiens quand même à préciser au nouveau CEO que ce fut-là la solution la moins coûteuse et la plus simple qu’ait pu trouver le COJI. Il n’y aura pas, au final, de village des Jeux à proprement dit. Une tradition qui ne va plus perdurer pour ces JIOI qui fêteront, au passage, son 40e anniversaire.
Cette dixième édition des JIOI sera, de toute façon, différente des autres et elle sera aussi marquée d’une pierre blanche. En effet, avec le boycott de l’île de la Réunion (si cela se confirme Mayotte lui emboîterait peut-être le pas), la première participation du Sri Lanka (cette île a signifié son intérêt pour une éventuelle entrée dans le club des JIOI avec un droit de vote au sein du Conseil international des Jeux), l’hébergement des athlètes éparpillé un peu partout à Balaclava et les différends entre Mayotte et les Comores (la question de drapeaux et hymnes nationaux toujours pas réglée par le CIJ), les Jeux de 2019 promettent d’être définitivement exceptionnels.
Ouvrons ici une parenthèse pour parler du Sri Lanka, qui a été un des membres fondateurs des JIOI dans les années 70. Le comité olympique de ce pays a répondu favorablement à l’appel du Comité olympique mauricien pour intégrer les Jeux dès 2019. Une bonne chose, certes, mais cela aura un impact conséquent sur le COJI qui devra gérer une autre forte délégation d’au moins 200 athlètes et dirigeants. Le problème surgirait si l’île de la Réunion revenait sur sa décision ! Nous serons tous fixés en février 2018 lors de la prochaine réunion du CIJ.
Mais d’ici là, ces deux prochaines années, qui paraissent si loin, sont, en réalité…«dans coin la porte» !
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