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Relais de croissance

6 septembre 2017, 12:12

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Le Forum économique Chine-Réunion, organisé récemment à Saint-Denis, a sensibilisé plus d’un sur les opportunités qui existent hors de nos territoires exigus. Car, bien que demeurant positif, le rythme de croissance de nos économies a nettement ralenti ces dernières années. En cause : une baisse de régime des moteurs traditionnels de progrès dans le sillage de la crise économique globale.

Ce nouveau paysage a complexifié la tâche des gouvernants, notamment en ce qui concerne le respect des engagements pris en matière de création d’emploi et l’amélioration du niveau de vie. Face à une pression de plus en plus intense des administrés, les dirigeants sont contraints de chercher des solutions. Or, celles-ci ne se limitent pas à nos rives.

Maurice l’a bien compris, comme en attestent les efforts déployés pour capitaliser sur sa position géostratégique entre l’Asie et l’Afrique. Une stratégie africaine a même été élaborée, mais elle demande à être affinée à la lumière des changements en cours sur le plan de la fiscalité internationale et du commerce mondial. Entre-temps, plusieurs firmes mauriciennes ont déjà pris position sur le continent africain.

Certes, c’est un atout de taille de se retrouver au carrefour de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Australie, mais cela ne sert à rien si l’on ne parvient pas à capter une partie du business sur ces grands axes. D’où le rôle crucial de la diplomatie économique. Un slogan creux jusqu’ici, en dépit de nombreux discours, la diplomatie économique pourra prendre une nouvelle dimension si la réforme engagée au niveau du ministère des Affaires étrangères à Port-Louis est menée à terme. Cet exercice, qui bénéficie de l’appui technique de l’Australie, devrait permettre aux Affaires étrangères d’être proactives afin de devenir un véritable catalyseur de croissance.

Il était temps ! Car, sans de nouveaux outils, il est difficile de partir à la conquête de nouveaux marchés ou encore de continuer à concurrencer d’autres juridictions sur le plan de l’investissement étranger.

Dans la même optique, la concrétisation du programme d’E-Diplomacy «misant sur des solutions informatiques pour connecter efficacement Port-Louis et les missions diplomatiques à l’étranger» ouvrira de nouvelles perspectives dans le cadre de la promotion de Maurice comme destination d’affaires.

Il est intéressant de noter que La Réunion s’est également engagée dans une réflexion similaire. D’ailleurs, comment aurait-il pu en être autrement quand nous partageons pratiquement les mêmes problématiques en tant que petit État insulaire. Le salut se trouve donc dans l’ouverture. Une ouverture qui permettra, selon Pascal Thiaw-Kine, P.-D.G du groupe Excellence, de mieux affronter les défis comme «la raréfaction de la ressource publique provoquée par le Brexit et l’élargissement de l’Europe». Il prône, par la même occasion, une alliance Maurice-Réunion pour mieux se projeter sur l’axe Chine-Afrique.

Les propos de Pascal Thiaw-Kine et ceux d’Éric Leal, il y a un mois dans nos colonnes, témoignent des avancées dans les relations entre les îles sœurs. Au lieu de se regarder en chiens de faïence, on parle désormais de «partenariat», «d’alliance stratégique» ou encore de «partage de vision de développement».