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Une partielle pour regarder ailleurs ?

17 septembre 2017, 07:24

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Quel est l’enjeu véritable de la partielle au n° 18 ; une partielle qui nous coûtera au moins Rs 15 millions ? Si le gouvernement post-Yerrigadoogate participait, on aurait pu mesurer à quel point il est devenu impopulaire, en comptant le nombre de voix récolté et en comparant ce nombre aux résultats détaillés de 2014. Mais Lepep a choisi de «Bouré Mam». C’est la meilleure carte qu’il pouvait abattre en la circonstance.

En l’absence du gouvernement, on risque donc d’assister à une campagne insipide où les partis de l’opposition et les indépendants vont s’entre-déchirer à coups de slogans sous les regards blasés ou ennuyés de la population. On sent déjà une frustration parmi le peuple qu’on convie, comme du bétail, à des rencontres/réunions/ meetings/etc., afin de faire un semblant de démonstration de force. C’est ce que le MP de Ganoo voulait faire vendredi. Sauf que cela a un peu mal tourné.

Au fond, cela ne changerait rien pour le peuple si nous avons un élu de plus venant des rangs du MMM, du PTr, ou du PMSD. En revanche, si un Jack Bizlall ou un indépendant, par rapport à leur mérite personnel, se fait élire, cela enverra un signal fort aux partis traditionnels, qui aiment bien pêcher dans le petit réservoir des mêmes familles ou connaissances. Dans les grands partis, le papa emmène son fils, l’oncle parraine son neveu, la cousine appuie sa camarade de classe, le petit-fils évoque son grand-père et ainsi de suite. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des Jaddoo, des Boolell ou des Maraye, ou encore des Bhadain (même si Roshi veut désormais tenir sur ses propres jambes et s’émanciper)...

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Les liens familiaux et la politique ne font pas bon ménage. En Islande, le Premier ministre doit recourir à des élections législatives anticipées pour la deuxième fois en un an. Et ce, en raison d’un scandale judiciaire. Un repris de justice a pu obtenir une lettre de recommandation du père du Premier ministre, Benedikt Sveinsson. Ce dernier est un octogénaire qui est l’une des plus grosses fortunes en Islande ; argent qui a largement financé la campagne de son fils. La popularité du PM Benediktsson était déjà en chute depuis la publication des «Panama Papers» – qui ont révélé que l’évasion fiscale était un signe distinctif de sa famille... Les Islandais ne veulent plus du papa ni du piti.

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Avant de demander si la presse est un vrai contre-pouvoir (ici, à l’express, nous le pensons), on devrait, peut-être, en fait, se demander si l’État, oui ou non, est anti-citoyen, antidémocratique, anti-Mauricien...