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Des dérapages ? En veux-tu, en voilà...
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Des dérapages ? En veux-tu, en voilà...
Toutes affaires cessantes ! Vous imaginez ? Jeudi 21 septembre, Hussein Abdool Rahim (HAR) est accueilli sur un plateau de radio et dénonce une partie d’un affidavit (mais pas les documents) qu’il avait lui-même juré une semaine plus tôt, en disant qu’il avait été manipulé dans un «complot». L’Attorney General, déchu à la suite dudit affidavit juré par HAR, rejoint ce plateau et, ému jusqu’aux larmes, pardonne à HAR devant ce triomphe de la «vérité». La machine se met immédiatement en route à la police, toutes affaires cessantes. Rumeurs et radios se gonflent mutuellement dans une bande-annonce sur l’arrestation imminente des trois journalistes ayant travaillé sur l’information portée par HAR. Personne n’invite les journalistes à se présenter aux Casernes centrales et pourtant, lundi, on débarque chez eux à 5 heures du matin, mandat de perquisition (de quoi ? de qui ?) en main, escaladant des murs et faisant peur aux familles et aux collègues. L’émotion est grande ce jour-là, les réactions contre ce traitement, plus généralement réservé à des criminels, sont fortes et extensives ; les collègues journalistes s’en émeuvent, sauf pour les exceptions prévisibles.
Vous vous rendez compte ? Trois pleines équipes du Central Criminal Investigation Department pour perquisitionner chez les journalistes. Une autre sur leur lieu de travail, lundi matin. Trois équipes aussi pour les interroger, trois jours de suite. Est-ce à dire que ces équipes n’avaient rien de plus urgent à faire que de s’occuper de journalistes ayant révélé des documents compromettants pour un ministre ? Sur la foi d’une déclaration de «complot» de quelqu’un qui se récuse et se dénonce d’avoir juré un faux affidavit ? S’est-on d’ailleurs demandé pourquoi HAR change son histoire ? N’accorde-t-on aucun crédit aux documents ? Est-ce à dire que le «complot», en fait, comme l’affirme Me Yousuf Mohamed, pourrait effectivement être ailleurs ? D’autant que Shakeel Mohamed, juriste affirmé aussi, déclare lui que ce qu’il y a dans l’affidavit juré rassemble exactement les mêmes faits et détails que HAR avait partagés avec lui le vendredi qui précédait l’affidavit déposé en Cour suprême. Le «complot» des journalistes de l’express tient-il donc à reproduire avec exactitude (et accompagné de documents) ce que HAR était disposé à jurer, avant de les rencontrer, s’étant éloigné de ses premiers «amis» ?
Ça en fait quelques dérapages, dans ce seul cas ! Attorney General, HAR, police intempestive, journalistes en guéguerre…
Ajoutons à cela le dérapage, il y a quelque temps déjà, de Soodhun, qui se déclarait capable de tuer le leader de l’opposition si son garde du corps lui donnait son pistolet, ce qui se résume à un bien dangereux sentiment, surtout quand associé au mot djihad, qu’il prononce aussi.
Quoi dire de plus du dérapage de Ravi Rutnah, tombant à bras raccourci sur une journaliste de l’express, à tort d’ailleurs, en la décrivant comme pareille à «enn fémel lisien» ? Positivons, puisque c’est encore possible : le Premier ministre, de New York, s’il vous plaît, ainsi que le vice-Premier ministre – son chef de parti – auront tous deux dénoncé cette incartade et réclamé de lui de plates excuses. Ivan Collendavelloo s’est même fendu d’excuses personnelles aux personnes offensées. Par contre, pour le principal intéressé, il a, sous pression, seulement retiré les mots saligauds, n’a pas présenté d’excuses et, dans un scénario affligeant maintes fois revisité au cours de ces dernières décades, décrété qu’il s’agissait là d’un cas de racisme très clair contre un enfant de «la campagne». Tu parles !
Au chapitre des hormones amoureuses, comment ne pas s’étonner de ce qui se passe avec le ministre Sesungkur et la coïncidence malheureuse d’une offre d’emploi à l’époux de celle qui l’accusait de harcèlement sexuel ? Et comment ne pas être éberlué du cas du Parliamentary Private Secretary (PPS) Tarolah qui, lui, utiliserait la sécurité apparemment infaillible de la messagerie WhatsApp pour cacher son petit jeu, mais pas sa langue. D’autant qu’il y avait aussi la réplique qui faisait suite, de son côté, à la dénonciation de Latchmee Devi Adheen. D’une part, des menaces de perte d’emploi faites à la mère, travaillant apparemment dans un corps parapublic, mais d’autre part, depuis vendredi, une sale campagne d’affichage électronique de photos et de vidéos de la jeune fille datant, sans doute, du temps précédant celui où elle ne souhaitait plus être pourchassée par le PPS.
À cette cadence, il nous faudra bientôt réviser les lois sur le comportement sexuel autorisé. En mon temps, c’était clair. Il n’y avait pas WhatsApp, ni de caméras incorporées dans des téléphones. On se souriait d’abord, on faisait un brin de causette, on se donnait rendez-vous à la prochaine «fête» et là, on attendait le «slow» pour avoir un signal plus direct d’intérêt à travers la pression de mains légèrement moites. Aujourd’hui, c’est allé tellement loin qu’aux États-Unis, dans toutes les universités, sous Obama, on a institué des règles de bonne convenance entre garçons et filles sous la référence du Title IX, qui se voulaient être une manière de combattre un taux d’agression sexuelle de jusqu’à 20 % sur les campus ! Comme souvent, le political correctedness, pourtant bien intentionné, allait trop loin et Trump s’y précipite d’ailleurs, ayant encore une fois l’occasion de casser (au lieu d’améliorer) une mesure de son prédécesseur. On peut le comprendre en partie, en la circonstance, quand on se réfère au cas de l’université du Wyoming, par exemple, qui a même été menée à suggérer quelques formules d’approche recommandables, dont le fameux (mais pas la plus gauche) : «J’ai un bateau. Tu as un port. Puis-je me mettre à quai ce soir ?»
Ne pas oublier «s’il te plaît» évidemment…
À inclure au manuel des prochains parfaits candidats à la législature ?
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