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#18: côté cour, côté jardin
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#18: côté cour, côté jardin
Une ville de fleurs et d’épines. Si vous descendez le long de l’avenue Ollier ou la route St-Jean, vous ne pouvez pas rater le contraste : d’un côté une singulière absence d’ambiance électorale et de l’autre un certain frémissement et beaucoup plus de ‘bases’, d’oriflammes et de mouvements. C’est clair que dans les quartiers riches de Belle-Rose–Quatre-Bornes, cette élection est presque un ‘non-event’ alors que dans les quartiers populaires, où sont situées les «Résidences» (anciennement appelées «Cités»), ils sont plusieurs à saisir, sans gêne aucune, l’aubaine de cette partielle pour se faire des sous, surtout en cette fin d’année. «Cité Beau-Séjour s’appelle désormais Résidence Beau-Séjour, mais hormis le nom, rien n’a changé ici...», nous rappelait notre consœur Anne-Lise Mestry, dont le reportage vidéo sur lexpress.mu nous a fait voir l’envers du décor de la ville des fleurs, là où pullulent les fléaux de notre société...
La circonscription n’est que le reflet du pays. À bien des égards, BelleRose–Quatre-Bornes est le concentré de Maurice. Comme le pays (inachevé), la circonscription va bien et mal. Cette ambivalence est désormais inscrite dans nos neurones; et leurs circuits peuvent être utilisés dans les deux sens. Entre la société de consommation et le fiel de l’envie, il n’est pas évident de voir se lever des lendemains qui chantent. Dès lors, il serait intéressant de faire une étude sérieuse sur la performance de l’habitant du n°18 – comme celui d’autres régions – sur la mobilité sociale ou professionnelle. Il est important de comprendre pourquoi, dans un pays aussi petit, chacun semble se retrancher de plus en plus dans son quartier, loin de l’autre. C’est, du reste, un indicateur de la disparité de revenus qui existe – d’où l’impossibilité pour nos candidats de tenir le même discours dans les différents recoins de la ville.
L’écart se creuse à vue d’œil. On aurait aimé, depuis notre Indépendance, voir l’éclatement de nos structures sociales périmées qui ne font que retarder notre évolution. Et en temps électoral, alors que tous les partis politiques sont mobilisés, on aurait souhaité le renoncement en bloc à toutes ces formes de prosélytisme qui infectent le crypto-racisme, savamment entretenu par des dirigeants politiques, qui font leur beurre sur le compartimentage ethnique de l’électorat. Et puis l’on s’étonne que les politiques n’arrivent pas à réformer le système électoral ou à revoir la loi sur le financement de leur parti... Tu parles !
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Phénomène mondial qui s’aggrave. Une centaine de chercheurs des cinq continents, des données sur les inégalités de revenus couvrant les deux tiers de la population mondiale, et un constat des plus accablants. Les inégalités mondiales se sont fortement creusées, un peu partout dans le monde, depuis les années 80. Selon ce rapport qui compare la répartition des richesses depuis près de quatre décennies, rapport diffusé jeudi et piloté par plusieurs économistes de renom (dont Thomas Piketty), il y aurait une aggravation du phénomène à l’horizon 2050. «Europe, Afrique, Asie ou continent américain : les inégalités ont augmenté dans presque toutes les régions du monde». Principale victime : la classe dite moyenne. Entre 1980 et 2016, les 1 % les plus riches se sont approprié 27 % de la croissance mondiale. Les 50 % les plus pauvres n’ont eu, quant à eux, que 12 % des richesses créées... Ainsi, la part de patrimoine des plus riches progresserait de 33 % à 39 %, tandis que «la classe moyenne mondiale» serait, sur le plan du patrimoine, «comprimée» de 29 % à 27 %. Quelles solutions contre les inégalités ? Ben, il faut commencer à en parler, que ce soit à l’échelle d’une circonscription, d’un pays, d’un continent ou du monde... avant que cela ne nous explose à la face.
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