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Penser l’avenir

17 janvier 2018, 10:37

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Épargnés de forte tempête tropicale depuis seize ans, nous avons tendance à oublier à quel point nous sommes vulnérables aux aléas climatiques. La présence du cyclone Berguitta dans la zone est venue donc raviver de très mauvais souvenirs, jadis enfouis.

Face aux dangers, certains nouveaux, que nous impose le changement climatique, une prise de conscience collective et urgente est nécessaire sur la problématique du développement durable. Jusqu’ici on en a parlé, mais par à-coups ou du moins en réaction à des situations. Cette approche est très risquée dans la mesure où des événements nous prennent souvent par surprise. Les inondations meurtrières de mars 2013 en sont une parfaite illustration.

Certes, nous autres simples mortels, n’avons pas de pouvoir divinatoire pour prédire l’avenir, mais cela ne nous empêche pas de le planifier en fonction de nos ambitions et en tenant compte, bien évidemment, des facteurs qui sont hors de notre champ d’influence.

L’Economic Development Board, qui est entré en opération cette semaine, pourrait, si toutes les conditions sont réunies, devenir un instrument transformationnel. Cela dans la mesure où nous réclamons depuis le démantèlement du ministère du Plan une structure pouvant nous offrir la capacité de penser l’avenir. Charles Cartier, qui en est le président, place la barre très haut en cherchant à positionner le nouvel organisme comme «le principal instrument capable de doter l’île Maurice d’une nouvelle feuille de route en matière de croissance».

C’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à l’EDB, car en cette ère de «new normal» personne ne disputera le fait que le pays a besoin d’un regard neuf sur son modèle économique. Un modèle que d’aucuns estiment en transition, mais on ne sait pas trop vers quelle direction on se dirige exactement étant donné l’état de piétinement économique qui sévit depuis une décennie.

Les commentaires de Beas Cheekhooree, président de la Mexa, nous réveillent encore une fois à cet état de fait en ce début d’année. Il explique dans nos colonnes que la plus grosse inquiétude du secteur manufacturier porte sur l’assèchement de l’investissement. L’industriel met en garde contre la tentation des entrepreneurs à essayer de relocaliser leurs bases de production hors de nos côtes si les choses devaient s’empirer.

Ce rethinking réclamé par le président de la Mexa n’interviendra que si nous parvenions à rompre avec les vieux réflexes qui obstruent le passage vers le statut de pays développé. La bataille pour faire évoluer les mentalités s’annonce donc des plus rudes. D’où la nécessité de veiller à ce que ceux qui seront déployés au sein de l’Economic Development Board soient sensibilisés au fait que le business as usual est révolu. Faute de quoi, ce sera peine perdue pour ceux qui ont accepté de prendre les rênes de cette institution d’essayer d’impulser une nouvelle dynamique à notre économie.