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Le pèlerin e(s)t Dieu
«J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, suscite l’art et la science (...) Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois.» Albert Einstein
Que l’on soit croyant ou non, qu’on râle à cause des embouteillages ou non, l’on peut difficilement rester insensible à la vue de ces centaines de milliers de pèlerins – presque un tiers de notre population ? – qui convergent vers Grand-Bassin tous les ans. C’est une image saisissante, un spectacle impressionnant. Il faudrait, bien sûr, dépasser l’anecdotique des kanwars en forme d’avions de guerre pour tenter de cerner la symbolique du pèlerinage.
Voyage intérieur. S’appuyant sur leur bâton, nombre de pèlerins veulent échapper à leur quotidien et ouvrir leur coeur, en cherchant, au-delà des apparences vestimentaires qui nous formatent, une sorte de science «ésotérique». Le pèlerinage devient leur quête intérieure, une expérience solitaire mais aussi solidaire, un dépouillement de soi et un enrichissement du moi, une fatigue physique et un sentiment de repos psychique.
À travers les âges et les continents, plusieurs religions et traditions cultivent leurs pèlerinages pour des raisons presque similaires : davantage «pour se retrouver» que «pour trouver Dieu». Que ce soit vers le Ganga Talao mauricien ou sur les berges du lac sacré à Bénarès en Inde, à La Mecque en Arabie saoudite, à Notre- Dame de Guadalupe au Mexique, au Pic d’Adam au Sri Lanka, à Lourdes comme à Jérusalem, le pèlerinage s’avère d’abord physique, un rappel que la foi, ce n’est pas que cérébral. Cette foi génère aussi l’entraide, la générosité, la patience... C’est un peu à l’image de notre vie : on se rend compte qu’on est sur une route en marche avec d’autres, avec des gens différents, étrangers, on est tous embarqués sur cette route-là. Indépendamment des castes et des classes. Ce n’est pas chacun pour soi dans sa voiture ou dans sa maison emmurée, sécurisée par Brinks...
Hélas, il y a aussi le business et la politique qui s’y mêlent. On n’y peut rien. Depuis toujours, les marchands du temple sont aux aguets, pour tirer profit des souffles des pèlerins et de la masse. Chacun veut vous attirer vers sa tente – pour raisons diverses. La quête, ici, n’est pas spirituelle, mais bel et bien matérielle. Mais ça, la plupart des pèlerins le savent déjà.
Lorsque Paulo Coelho entreprend, en 1986, le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, une route empruntée par des millions de croyants depuis le Moyen Âge, il ne savait pas encore que de ce voyage il reviendrait transformé. Il croyait faire un voyage, mais c’est ce voyage qui l’a (re)fait. Au terme d’un parcours jalonné d’épreuves de toutes sortes, l’écrivain conclura que «l’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires, que la vérité est pour tous les hommes». Son voyage initiatique est un hymne pour tous les pèlerins et non-pèlerins.
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Notre Paulo national, lui, persiste et signe sur une route qui ne pourra que précipiter ses moutons vers le précipice. S’inspirant, sans doute, de Lord Michael Bates, Bérenger a offert sa démission à son comité central. Il savait fort bien que celle-ci allait être refusée. Comme il n’y avait pas d’autres prétendants, il a été... réélu comme leader. Du coup, la motion Obeegadoo a été renvoyée aux calendes grecques... Dieu en a décidé ainsi ! Circulez.
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