Publicité

Deux propositions pour améliorer la vie des habitants

18 avril 2018, 09:44

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La majorité des Mauriciens n’a pas besoin d’être convaincue de la nécessité d’un système de transport de masse pour résoudre le grave problème de congestion routière qui empoisonne la vie du public voyageur. D’ailleurs ce problème ne date pas d’hier et tous les gouvernements qui se sont succédé depuis l’Indépendance, et même avant, se sont attelés à la tâche de trouver des solutions. 

Ainsi nous avons vu la construction de la première autoroute, la M1, entre Port-Louis et Phoenix, dans les années soixante, et par la suite celle d’autres autoroutes et l’agrandissement des routes existantes. Toutefois, la relative prospérité économique à partir des années 80 a résulté en une augmentation dramatique du nombre de véhicules privés, avec pour résultat la situation chaotique que l’on connaît aujourd’hui. 

Il est tout à fait raisonnable que le présent gouvernement ait décidé de s’attaquer au problème. Par contre, ce qui n’est pas raisonnable, c’est qu’il ait choisi le métro comme solution, sans une étude comparative de toutes les options possibles. Pire, le gouvernement a décidé de se passer d’un Environment Impact Assessment (EIA) pourtant essentiel pour un projet de cette envergure, surtout en ce qui concerne son impact sur la population pendant la construction et après, avec l’entrée en opération du métro. 

La situation à la rue Vandermeersch, entre Rose-Hill et Beau-Bassin, illustre de façon dramatique le chaos qui peut résulter d’un manque de planification et de consultation avec la population. C’est malheureux que le gouvernement ait décidé de se passer d’un EIA pour ce projet. L’EIA ne concerne pas seulement l’environnement naturel mais aussi l’environnement social, ce qui aurait permis aux citoyens de faire part de leurs appréhensions mais aussi de leurs propositions, comme ça se fait en Europe pour tous les projets d’infrastructure, avec des résultats très positifs. 

Le gros problème de circulation routière, engendré notamment par les travaux à la rue Vandermeersch dans le cadre du Metro Express, a poussé l’auteur à faire deux propositions aux autorités pour soulager la misère des habitants des villes-soeurs. [© Krishna Pather]

Étant un habitant de Beau-Bassin, voyant le chaos à la rue Vandermeersch, et on n’est qu’au stade préliminaire, je me suis mis à réfléchir sur ce qu’on pourrait faire pour réduire les inconvénients, améliorer la circulation et créer un environnement agréable pour les habitants de Beau-Bassin et de Rose-Hill. Je fais ici deux propositions que je soumets à la considération des autorités et de mes concitoyens. 

Première proposition 

Ma première proposition concerne la circulation dans les deux principales artères de la ville, c.-à-d. la rue Vandermeersch et la route nationale, pendant et après les travaux. Il est clair que la circulation à la rue Vandermeersch va être extrêmement difficile non seulement pendant les travaux mais également après l’entrée en opération du métro. 

Pendant les travaux, il y aura un grand nombre de véhicules de service et d’équipements de tous genres qui va être utilisé. Ce qui ne laissera pas beaucoup de place pour les voitures et autres véhicules qui doivent utiliser cette rue. Après l’entrée en opération du métro, il faudra fermer les routes transversales à chaque fois que le train passe, c’est-à- dire toutes les cinq minutes pendant les heures de pointe, d’après les informations que nous avons. 

Cela résultera en de gros embouteillages. La solution que je propose est de convertir la rue Vandermeersch et la route nationale en sens unique dans les directions opposées, ce qui rendra la circulation beaucoup plus fluide, pendant les travaux et après l’entrée en opération du métro. Ces deux rues ne sont séparées que par une petite distance et sont reliées par un bon nombre de routes transversales. 

Ce qui permettra aux usagers d’accéder à toutes les régions de Beau-Bassin–Rose-Hill sans difficulté. Pour faciliter la circulation à Rose-Hill, il faudra faire le métro traverser le centre de Rose- Hill sur pilotis. Mais ça concerne aussi ma seconde proposition. Pour que la solution proposée soit vraiment efficace, il faudra interdire le parking le long de ces deux routes et aménager des espaces de parking convenables pour les véhicules privés. 

Seconde proposition 

Ma seconde proposition concerne le centre-ville de Rose-Hill. À quelque chose malheur est bon. Les travaux au centre de Rose-Hill nous ont fait voir un centreville libéré. Ces grands espaces permettent au centre de Rose-Hill de respirer. Ce n’est pas La Place de la Concorde, bien sûr, mais ça nous laisse entrevoir des possibilités. Il faudra garder ces espaces libres.

Mais selon le plan actuel, la gare du métro va être aménagée au centre de Rose-Hill, avec tout un tas d’infrastructures pour le commerce, etc. Or, ça risque d’asphyxier complètement le centreville et créer une situation chaotique qui découragera d’éventuels usagers. 

Ce que je propose à la place, c’est d’aménager la gare principale du métro plus loin, à Ébène, ainsi que la gare d’autobus se trouvant actuellement à la Place Margéot. Le centre de Rose-Hill continuera d’abriter un arrêt d’autobus et un arrêt pour le métro pour les passagers voulant descendre ou prendre l’autobus ou le métro dans le centre-ville. 

Par contre, il y a suffisamment d’espace à Ébène pour construire un grand centre pour le métro et les autobus, avec des espaces de parking pour voitures, des restaurants, des cafés et autres facilités pour ceux qui doivent attendre leur prochaine connexion ou reprendre leur voiture pour rentrer. En fait, Ébène pourrait devenir un Traffic Hub pour toute la région autour, c.-à-d. Belle-Rose, Rose-Hill, Beau-Bassin et Quatre-Bornes. Il faut aussi avoir un bon système de feeder buses pour les voyageurs qui n’ont pas de voiture ou qui préfèrent laisser leur voiture à la maison et prendre le bus ou le métro. Avec un tel arrangement, il serait même possible de ne pas avoir à faire passer le métro par la route St Jean comme prévu en ce moment et qui risque de créer une catastrophe pire que celle de la rue Vandermeersch. 

Tout cela nécessite un bon planning et ne peut pas être fait à la va-vite. Il faudra, cependant, réquisitionner l’espace nécessaire pour ce projet à Ébène avant qu’on y implante du béton partout. Ce qu’il faut surtout, c’est inviter la pleine participation des Mauriciens, des citoyens ordinaires comme des professionnels du planning spatial, des architectes, ingénieurs etc. 

Déjà les autorités commencent à utiliser Ébène pour des parkings, mais ce sont des mesures ad hoc – destinées à trouver des solutions piecemeal à des problèmes au fur et à mesure qu’ils surgissent. Aujourd’hui, le métro est un projet conçu par les étrangers, implémenté par les étrangers, sans aucune participation des citoyens pourtant directement impliqués par ce projet soit en tant qu’usagers ou en tant que victimes collatérales. C’est une approche qui aliène les citoyens. 

Je pense que nous sommes capables de faire bien mieux. Je me limite à ces deux propositions pour le moment, en espérant que les autorités concernées vont les examiner avec un esprit ouvert.