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Police Academy to beef up Education Hub

7 juillet 2018, 09:24

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Les Mauriciens trop admiratifs du monde occidental n’apprécient pas à sa juste valeur l’arrivée chez nous d’un contingent de policiers djiboutiens, encadrés d’officiers supérieurs, pour être formés par les hommes et les femmes du commissaire de police (CP) Mario Nobin. Au fait, vu objectivement, le territoire djiboutien jouit d’une importance géopolitique supérieure à Maurice. Djibouti se trouve au point stratégique que doivent emprunter les lignes maritimes les plus importantes du monde car l’accès à l’océan Indien et à la Mer Rouge, mais aussi à l’intérieur du continent africain, dont l’Éthiopie, est contrôlé à partir de ce territoire.

Djibouti est loin d’être une république bananière dont les citoyens mal fortunés sautent sur la première occasion offerte pour aller faire du tourisme dans une île paradisiaque qui autrement attire la jet-set internationale. Djibouti a été dirigé par les Français de 1894 à 1977, avant que le pays n’accède à l’indépendance. On ne peut ne pas reconnaître l’honneur qu’on fait à la police mauricienne quand on nous demande de compléter ce que les Français ont laissé d’inachevé au moment de leur départ.

Djibouti abrite des bases militaires française, américaine, chinoise et japonaise – la seule en terre étrangère de l’empire nippon. L’unique base militaire américaine en Afrique continental y est implantée. Pour que les responsables de la sécurité d’un pays d’une importance aussi stratégique que Djibouti viennent se perfectionner chez nous, c’est incontestablement une reconnaissance du génie mauricien. C’est saluer tout bas la maîtrise de cette profession par le CP Nobin et ses hommes et femmes. Ce serait comme si l’Angleterre demandait à Maurice d’entraîner son équipe nationale de football lors de la Coupe du monde.

Une fois la formation des Djiboutiens terminée, le CP Nobin devrait créer une véritable Police Academy, qui assurerait la formation des polices d’Afrique et d’autres pays du tiers-monde. La Banque mondiale, les grandes puissances, l’Union africaine, le Commonwealth et l’Organisation internationale de la francophonie ne manqueraient pas de financer les cours de notre académie de police et d’octroyer des bourses à des policiers étrangers.

On devrait toutefois éviter des offres de financement par certaines compagnies asiatiques qui fabriquent des armes car on ne peut tolérer qu’on utilise le génie mauricien comme tremplin de marketing. Des policiers déployés dans les pays développés pourraient, eux aussi, exprimer le souhait de venir se perfectionner à Maurice mais il ne faudrait pas encourager une telle démarche qui ne serait qu’un prétexte pour répondre à l’appel de la sirène de l’île paradisiaque.

On ne sait encore comment la formation des Djiboutiens à Maurice a été financée. Même si c’est le contribuable mauricien qui assure le séjour de ces frères africains dans le paradis du tourisme, c’est un investissement qui rapportera gros finalement. Car dans l’effort de vendre Maurice comme une education hub, l’épanouissement d’une Police Academy viendrait enrichir la gamme d’études que le pays propose aux étrangers.

Au rythme où les Mauriciens meurent actuellement en raison de consommation de drogues synthétiques et de problèmes de santé causés par des grossesses précoces, même une faculté médicale internationale pourrait voir le jour ici, car les étrangers seraient fortement intéressés à apprendre davantage sur les ravages que causent des fléaux sociaux, même au paradis.

L’académie de la police mauricienne ne manquerait pas de matériel académique pour étoffer ses cours. Les annales de la police mauricienne regorgent des cas d’école qui intéresseraient vivement les étudiants étrangers. Des cas qui reflètent l’ingéniosité mauricienne. Par exemple, comment pratiquer le don de l’ubiquité pour qu’un détenu dangereux se retrouve à la fois allongé sur son lit de cellule tout en étant présent à une fête d’anniversaire organisée par sa femme et ses amis quelques kilomètres plus loin. On croirait le sorcier David Copperfield à l’oeuvre.

Comment se pendre sous un lavabo ferait une autre case study remplie d’enseignements. Des policiers étrangers pourraient aussi se familiariser avec d’autres numéros qui relèvent de la magie. Par exemple, comment des kilos de drogue pourtant gardés sous haute sécurité disparaissent mystérieusement. Ou encore, comment des caméras de surveillance tombent mystérieusement en panne à des moments cruciaux dans le déroulement d’une enquête.

Les responsables de l’académie de police mauricienne pourraient aussi tirer avantage du phénomène «travaux communautaires», qui prend de l’ampleur dans le pays, et diminuer ainsi le coût des opérations. Des criminels pourraient, dans le cadre de leurs travaux communautaires, aller dispenser des cours en utilisant leur propre expérience comme cas d’école.

Un Kushraj Lutchigadoo réhabilité pourrait même se voir occuper les fonctions d’Associate Professor à cette académie sur la base de ses connaissances, recherches et talents d’enseigner. Au module utilisation d’armes dans l’exercice de ses fonctions, l’ancien vice-Premier ministre Showkutally Soodhun pourrait bien lecture sur le protocole à observer pour que le policier ne soit pas tenté d’utiliser son arme quel que soit le degré de provocation auquel il est soumis.

Comme travaux pratiques, les policiers-étudiants étrangers pourraient être déployés en jours de semaine dans des quartiers chauds, certaines «résidences», les salles de «casualty» des hôpitaux et les gares routières de la place Immigration, Victoria, Ian Palach et Goodlands. Et aussi le week-end, sur les plages et les boîtes de nuit du pays. Question de combiner études, travail sérieux et saine détente dans l’education hub de l’île-paradis.

S’il n’y avait pas ce business d’un million de dollars pour acquérir la nationalité mauricienne, on aurait pu inciter les meilleurs étudiants étrangers à s’établir chez nous et mettre leurs nouvelles connaissances au service du pays.