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La sclérose du cœur

11 août 2018, 07:15

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C’est une maladie inflammatoire qui attaque tant le coeur que le système nerveux. Elle n’est pas difficile à diagnostiquer contrairement, par exemple, à la sclérose en plaques – qui, elle, se manifeste après plusieurs poussées. Dans la plupart des cas, la sclérose du coeur, après une série de (gagne) poussées, s’aggrave avec le temps. Les membres inférieurs alors, se dissocient du reste du corps, comme des branches sèches se détachent d’un tronc. C’est un processus irréversible, un peu comme les dissidences et autres scissions des MMMSP, Lalit, RMM, ML, MP et, plus récemment, de la bande à Obeegadoo – dont on avait, peut-être, sous-estimé les symptômes visibles et invisibles.

Sans abuser du jargon médical, disons que les erreurs de diagnostic sont quasi-impossibles dans le cas du MMM, tant le seul qui reste debout, malgré toutes les galères mauves, depuis 1969, c’est Paul Bérenger. Le leader du MMM est celui qui a le plus longtemps dirigé un parti politique à Maurice, à l’instar des dictateurs d’ailleurs. Il est devenu, au fil des ans, un homme aigri, entouré de bien tristes béni-oui-oui. Ces derniers lui créent un univers qui est hermétique à la pensée contraire, et au débat démocratique. Pourtant, Bérenger, c’était celui-là même que Steve Obeegadoo pensait être un «papa» pour les militants.

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Le système scientifique relatif à l’élection du BP, du CC et de l’assemblée des délégués du MMM n’est plus adapté à Maurice, même si le système de recrutement n’est pas forcément meilleur ailleurs. Le critère ethnique s’érige comme tout-puissant. Oubliez la lutte des classes qui voulait tordre le cou à la lutte des races. Oubliez le slogan Enn sel Lepep, enn sel nation. Aujourd’hui, tout repose sur le patronyme (MMM/Bérenger), comme c’est le cas dans les deux autres partis nationaux (PTr/Ramgoolam et MSM/Jugnauth). Ce système réactionnaire entretient des inégalités. Examinez la liste des membres au BP par exemple, vous verrez que dans les faits, la sociologie des clientèles qu’incarne Bérenger accorde des privilèges à des porte-drapeaux ethniques qui ne peuvent qu’entraîner la stagnation ou la régression des idées. Ceux qui ne veulent pas se glisser dans le moule se font alors exclure par une série de procédés et de méchancetés dignes des partis communistes d’antan.

L’immobilisme du MMM, tout comme celui des autres partis, pénalise, à bien des égards, le pays. Réformer la procédure électorale interne des partis, ou la nomination de leur leader, c’est commencer à changer le destin du pays. Il est nécessaire, en politique, de prendre parti, mais il n’est pas nécessaire de couper le pays en fractions imperméables les unes aux autres, avec des représentants de tribus qui n’ont que faire de la méritocratie. À l’heure présente, le Mauricien moderne se veut libre et se sait conditionné. La loyauté demeure la seule et la meilleure politique au sein des partis patronymiques. Personne ne semble avoir le coeur assez haut pour chercher à rassembler au-delà des querelles partisanes et des intérêts trop particuliers ou trop immédiats. Et tout semble s’engager dans une terrible dérive néo-libérale, avec un effondrement idéologique à tous les niveaux.